1945
de Keiko Ichiguchi
Kana, coll. « Made In »
L’Histoire :
Inspirée par l’histoire vraie de la « Rose blanche », réseau d’étudiants antinazis exécutés en 1943. Le destin tragique de jeunes étudiants allemands pendant la 2ème Guerre Mondiale, au débuts amis, puis séparés par leurs engagements respectifs : les uns adhérant aux jeunesses hitlériennes, puis s’engageant dans la Wehrmacht, les autres choisissant de résister au nazisme, en imprimant des tracts. Tous se retrouveront, en 1945, pour un dernier acte fatal.
Ce que j’en pense :
C’est attiré par la belle couverture grise et rouge de ce one-shot que j’ai décidé de l’emprunter à la médiathèque. De retour chez moi, j’ai été très surpris de l’avoir fini à peine 10 minutes après l’avoir commencé… Il est vrai qu’il fait tout juste 120 pages, mais tout de même…
Après réflexion, il faut bien donner un nom à ce que je viens de lire : un joli shojo. Oui, un shojo sur la 2ème Guerre Mondiale. Mais enfin, quoi, c’est une histoire des plus sombres, où il est question des camps de la mort, de l’extermination des juifs, de Stalingrad, de la propagande nazie…
Alors oui, l’idée de départ était louable : raconter de façon romancée l’histoire de la « Rose blanche », ce réseau d’étudiants allemands qui furent exécutés parce qu’ils distribuaient des tracts antinazis. D’évidence, l’auteur, la mangaka Keiko Ichiguchi, a sciemment choisi de raconter cette histoire à des adolescents, dans un style auquel ils sont habitués. Mais le rendu est des plus agaçants.
Les premières pages racontent une romance typiquement shojo entre des adolescents de 15 ans, puis on les voit choisir leur camp : pour ou contre le nazisme. Mais le dessin est trop lisse, les personnages trop kawai (j’ai même eu du mal à différencier certains personnages, tellement ils sont ressemblants), le scénario tiré par les cheveux (les protagonistes se retrouvent partout, et même en pleine Stalingrad !) et je passe sur les invraisemblances historiques (uniformes inexacts, des ados allemands qui découvrent le nazisme en 1939 alors que Hitler est au pouvoir depuis 1933, etc…).
Finalement, vite lu vite oublié, reste une gentille histoire qui, si elle réussit à intéresser de jeunes lecteurs à l’histoire de la 2ème Guerre Mondiale et à ses aspects les plus tragiques, aura au moins eu une utilité.
Quant à moi, je retournerai à la lecture de l’Histoire des 3 Adolf, d’Osamu Tezuka, qui prouve que le manga peut aborder intelligemment les sujets les plus graves, tout en restant dans le domaine de la fiction.