Bakuman, Jésus & Bouddha : dur, dur de se renouveler.

Histoire de rappeler que je ne lis pas que des trucs achetés au hasard de l’occase, je vous propose un point rapide sur deux séries à succès que je suis depuis leur commencement : Bakuman et Les vacances de Jésus et Bouddha. Deux séries que j’apprécie globalement, même si je trouve qu’elles ont parfois tendance à tirer à la ligne et à exploiter le filon.

Bakuman T.10, 11 & 12
de Tsugumi Ōba et Takeshi Obata
Shûeisha, 2008-2012, série terminée en 20 volumes
Kana, 2010-2012, 12 volumes parus

Ces mois derniers, j’avais délaissé Bakuman, lassé de lire une histoire qui faisait du sur-place et qui se noyait dans des intrigues secondaires redondantes. En relisant mes billets précédents sur la série, voici les reproches que je lui faisais : après un départ intéressant (l’histoire de deux apprentis mangakas prétexte à découvrir les coulisses du Jump), on ne voyait jamais vraiment les mangas en cours d’écriture, l’histoire tournait à la routine, et les embrouilles sentimentales sans intérêt détournaient Bakuman de son sujet. Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir acheté et lu les trois derniers tomes d’un coup, mais la bonne surprise c’est de constater que l’intérêt est revenu : Bakuman se recentre sur le sujet de base, et après les semi-réussites de leurs premiers mangas, le duo Mashiro & Takagi retrouve l’enthousiasme et l’inspiration. Et de fait, mes vœux sont exaucés : on assiste de nouveau au processus d’écriture avec, grande nouveauté, des planches entières de leur nouvelle histoire, Perfect Crime Party, un shonen qui leur correspond : de l’humour second degré sur un canevas sérieux. Pour la première fois, j’ai l’impression de deviner  Ōba et Obata derrière Mashiro et Takagi. Ce ne sont plus des gosses, mais de vrais mangakas impliqués dans un plan de carrière, leurs personnalités ont évolué et leurs rapports deviennent professionnels. Finalement, si on ne s’attarde pas sur les méli-mélos sentimentaux, Bakuman devient à mon avis ce qu’il annonçait au début et qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : une plongée vivante et documentée dans l’univers de la création manga grand public. Et pour ça, un vrai « must read » pour tous les fans de mangas. C’est donc décidé : même s’il est prévisible qu’il y aura encore des hauts et des bas, Ōba et Obata m’ont convaincu de continuer à les lire jusqu’au tome 20, le dernier (paru en juillet dernier au Japon). Prochain volume VF : T13, le 4 janvier 2013.

Les vacances de Jésus et Bouddha T.4
(Saint Young Men)
de Hikaru Nakamura
Kodansha, 2008-2012, 8 volumes parus
Kurokawa, 2011-2012, 4 volumes parus

Lors de ma lecture du premier tome des Vacances de Jésus & Bouddha, je me demandais comment allait évoluer la série, et même si elle allait évoluer tout court, tant je trouvais un peu léger le traitement d’un sujet pourtant riche de potentiel. Quand même, convoquer le fils de Dieu et l’Éveillé pour les faire se promener dans le Japon d’aujourd’hui, voilà qui permet des délires en tous genres. Au lieu de ça, l’intrigue se contente d’un univers quotidien d’une affligeante banalité, un genre de reality show ordinaire où les divinités n’ont pas d’autre projet que d’aller au parc d’attraction, à la galerie commerçante ou au pressing, franchement… ça va bien un volume et encore. Une certaine fraîcheur et l’attrait de la nouveauté faisait passer la pilule au premier tome, malgré l’écueil d’une traduction qui cherche le jeu de mot français à deux balles (honnêtement : ceci est mon Knorr… ça vous fait rire?). Les tomes deux et trois confirmaient mes craintes, à savoir une absence de renouvellement et d’ouverture à l’extérieur. Pas de personnages secondaires notables, les divins colocs vivent en quasi autarcie, et ne font pas de rencontres. Paru mi-septembre, le quatrième opus est dans la même veine : Jésus et Bouddha vont à la patinoire, à la supérette, etc… Aïe. Pourtant, un je ne sais quoi de délirant remet un peu de piquant dans cette morne routine, comme dans ce chapitre où ils vont au cinéma voir un film  intitulé 008 : la palourde qui m’aimait, dont le héros est une loutre. Cherchez pas, c’est portnawak (WTF comme on dit aujourd’hui). Bref, je trouve ce tome 4 plus drôle que les 2 et 3, et aussi bon que le 1 (vous me suivez?). Mais je maintiens qu’un peu de renouvellement ne serait pas du luxe. Je ne connais pas la date de sortie du T.5.

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5 Responses to Bakuman, Jésus & Bouddha : dur, dur de se renouveler.

  1. Api says:

    Je suis peut-être bon public, mais j’ai pas trouvé les histoires de Jésus et Bouddha si ennuyantes. C’est vrai qu’il faut aimer la tranche de vie, mais honnêtement, ça me plait, d’autant que je ne vois pas ce que la mangaka pourrait faire pour que l’histoire décolle. Jésus et Bouddha refondent leurs religions respectives ? :p

    Sinon, à quand un billet sur Thermae Romae ? (qui est aussi une des séries en vue de cette année)

    • Mackie says:

      j’ai acheté, mais pas encore lu le T4 ^^’
      c’est vrai que Thermae Romae est excellent. Mais si tu savais le nombre de billets que je n’arrive pas à commencer de rédiger ! Par exemple sur Soil, dont je viens de terminer la lecture – mais là, je crois qu’il va falloir que je me re-fade tous les tomes pour être sûr d’avoir bien compris.

  2. bidib says:

    Le dernier tome de Jésus & Bouddha je l’ai trouvé pas mal, en tout cas meilleur que les deux précédents. J’aime ces deux personnages, les vrais je veux dire, et l’idée de les voir réuni dans un manga me plaisait beaucoup. Mais il est vrai que cela reste très superficiel et que, s’il y a quelques gag très drôle, l’ensemble est un peu décevant. Avec de telle personnalité, l’auteur aurais pu pousser un peu plus loin sur le côté spirituel, or ça reste vraiment terre à terre.

    Quant à Bakuman, je ne sais plus à quel tome je me suis arrêté mais je trouvais justement que les amourettes prenaient une trop grand importance et moi ce n’est pas ce que je cherchait dans ce manga.

  3. Ileca says:

    « (honnêtement : ceci est mon Knorr… ça vous fait rire?) »

    C’est sûr que face à un professionnel de ta trempe, difficile d’être satisfait.

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