Les interviews du newbie : Vincent Zouzoulkovsky, traducteur de mangas

Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous proposer une interview rare : celle d’un traducteur de mangas chevronné, qui a commencé il y a une quinzaine d’années, à l’époque où beaucoup restait encore à faire en ce domaine. Vous ne connaissez peut-être pas son nom, Vincent Zouzoulkovsky, sauf si, comme lui, vous avez déjà de la bouteille dans le manga et dans l’animation, ou au contraire si, comme moi, vous n’êtes qu’un newbie, et si vous avez la curiosité de lire les crédits en fin de volume. En tous cas, si je vous dis 20th Century Boys, Fairy Tail, GTO, là tout de suite, ça vous parle ! Et bien, c’est lui qui les as traduits. Et comme en plus il est très gentil et qu’il aime parler de son métier, qui est né de sa passion, forcément, ça donne une belle rencontre, que j’ai souhaité partager avec vous. Bonne lecture !

Vincent, tu exerces un métier essentiel dans l’édition française de manga : tu es traducteur. Pourtant, on n’en parle presque jamais.
On connaît rarement les traducteurs en général, que ce soit dans le manga, le cinéma ou le théâtre… dans la littérature on connaît un peu les écrivains traducteurs, mais non, effectivement, on en parle rarement.

Avoir son nom aussi gros que celui d'Urasawa, quand même, ça en jette !

Et il arrive que le nom du traducteur ne soit pas mentionné dans les crédits des mangas !
Oui, en effet c’est arrivé, ça arrive encore aujourd’hui – moins fréquemment – que l’on « oublie » de citer le nom du traducteur du manga.

Comment le ressens-tu ?
À mes débuts, mon ego en a pris un coup (rires). Les traducteurs aimeraient bien qu’on parle d’eux parfois. Mais un jour j’ai fini par prendre conscience que… En France, quand un livre étranger est difficile à lire, c’est forcément la faute du traducteur, jamais ou rarement parce que le style de l’écrivain est compliqué dans sa propre langue. Et bien sûr, au contraire, quand il se lit bien, c’est seulement grâce à l’écrivain, ce n’est jamais grâce au traducteur !

Tu as traduit des mangas très célèbres, j’en cite quelques-uns : 20th Century Boys, Blame, Fairy Tail, l’Habitant de l’Infini, GTO bien sûr… la liste est longue. Y en a-t-il de moins connus que tu aimerais mentionner ?
Oui, il y a le Nouvel Angyo Onshi, récemment réédité, Bastard, un peu oublié mais qui a eu son heure de gloire et pour lequel j’ai un faible, parce que c’est avec lui que j’ai fait mes premières armes… Ensuite, j’aime beaucoup Kurosagi, Service de livraison de cadavres, d’Eiji Otsuka, série assez bizarre mais que j’ai eu du plaisir à traduire. Gen d’Hiroshima, gros succès critique mais faibles ventes, j’aurais aimé qu’il marche beaucoup mieux compte tenu de son importance… Yozakura Quartet, une série qui a le potentiel pour plaire au grand public… Et enfin Rose Hip Rose, même si ce n’est pas la meilleure série de Tôru Fujisawa, tout en étant inégale elle frôle parfois le génie et je l’aime bien.

Parlons de ton parcours. Comment as-tu démarré dans ce métier ?
J’ai commencé avec Bastard, (réfléchit)… fin 1996, pour une parution début 1997. En fait je suis venu à la traduction par attirance pour le manga. Et par un coup de chance aussi, par le jeu des rencontres. A la fac (études de japonais), j’ai rencontré quelqu’un de plus avancé que moi dans le niveau d’études, qui avait commencé la traduction de Bastard, et qui a dû arrêter pour diverses raisons, alors il m’a présenté à l’éditeur et voilà. J’adorais cette série que j’avais lue en japonais. Me retrouver à la traduire, pour moi c’était magique.

Tu lisais beaucoup de mangas à l’époque ?
Oui, des imports. Je fais partie de cette génération qui a découvert l’anime avec le club Dorothée, et sans parler un mot de japonais, je me suis retrouvé très vite assez accro pour regarder de mauvaises copies VHS sous-titrées en thai ou en coréen. C’était l’époque où les fans se retrouvaient à Paris, devant la librairie Junku, pour s’échanger des cassettes, ou pour demander des renseignements à des vendeurs qui parlaient à peine français… C’est même pour ça que je me suis mis au japonais !

Tu avais conscience que ça allait devenir ton métier ?
Au début je ne savais pas trop ce que je voulais faire, j’avais dans l’idée de travailler dans l’édition, mais… En fait les traductions se sont enchaînées rapidement, et je me suis retrouvé à en faire mon métier, oui. Au point d’en vivre sans avoir besoin de faire autre chose.

Tu as évoqué la chance, et les rencontres.
Je dois une fière chandelle à Sébastien Gesell, c’est grâce à lui que j’ai démarré avec Bastard. Et puis à François Jacques, qui m’a aidé et m’a ouvert des portes, en me recommandant à son propre éditeur, qui ne s’appelait pas encore Pika, mais MSE, Média System Editions. François m’a donné beaucoup de conseils, surtout au niveau de l’adaptation : faire en sorte qu’un manga ne soit pas juste compréhensible, mais qu’il respecte le rythme, la fluidité ; et que le lecteur français ne mette pas 3 heures à lire un volume, qui a pris 1 heure à lire pour le lecteur japonais. Il m’a beaucoup conseillé aussi sur l’adaptation des jeux de mots, des doubles sens… (nota : François Jacques a été un des pionniers du manga dans le monde associatif et éditorial en France, en tant que traducteur, adaptateur, directeur éditorial et journaliste – il est prématurément décédé en 2002).

Si je comprends bien tu as appris sur le tas. Tu n’as pas fait d’école de traduction.
Non, je n’ai pas un cursus universitaire de traduction, j’ai une licence de japonais. La chance que j’ai eue, c’est d’avoir commencé à une époque où les éditeurs recrutaient des étudiants pour traduire les mangas. Quand on arrivait chez un éditeur pour présenter sa candidature, on était reçu avec intérêt, l’éditeur n’ouvrait pas un tiroir pour te montrer une pile de CV en attente… Les candidats n’étaient pas si nombreux.

Tu n’as pas été que traducteur, dans ta carrière.
Oui, j’ai été responsable éditorial chez J’ai Lu Manga, pendant une durée assez limitée. L’expérience m’a bien plu, mais ne s’est pas prolongée, pour divergence de vues entre la direction et moi. Pour faire simple, moi je voulais publier des mangas, et la direction ne parlait que d’en vendre. Ce qui n’est pas incompréhensible, mais… à chaque fois que je présentais un projet, l’unique critère était la rentabilité. Ce n’était pas comme ça que je voyais ce métier. Je ne voulais pas être juste chef des ventes. A propos de J’ai Lu, il faut rappeler que c’était une autre époque. Quand j’y suis arrivé, Jacques Sadoul, avait déjà pris sa retraite. Il n’y connaissait rien en manga (nota : Jacques Sadoul, écrivain, éditeur, avait dirigé J’ai Lu pendant trente ans, depuis 1968 – il vient de décéder à 89 ans) mais il est allé à la rencontre des gens, notamment voir les libraires, et les clients, pour comprendre ce qui les intéressait, pour savoir quelle était l’attente des lecteurs. C’était une vraie démarche de curiosité. Quand je suis arrivé, J’ai Lu était passé à une autre mentalité. Le critère de sélection n’était plus la qualité intrinsèque du manga, mais son potentiel commercial.

Tu ne traduis pas seulement des mangas.
J’ai travaillé sur des anime et des JV. Du sous-titrage, pas du doublage. C’est un exercice particulier : on est limité par le nombre de caractères affichables à l’écran. Le temps d’affichage du texte varie selon le rythme, quand un personnage parle vite, et un autre lentement. C’est difficile, mais intellectuellement, le sous-titrage a ceci de sympa pour un traducteur, qu’il va devoir se triturer beaucoup plus les méninges pour trouver la bonne combinaison entre fidélité et nombre de caractères.

Sur quels anime as-tu travaillé ?
(Réfléchit) …Lady Oscar (La Rose de Versailles), Planètes, une série de l’univers dot.hack (mais je ne me souviens plus du titre exact!), et aussi Kié la petite peste, d’Isao Takahata.

Comment vois-tu ton futur ? Tu vas continuer à traduire des mangas ? Tu n’es pas tenté par la traduction de romans ?
Je n’ai pas traduit de romans. Je ne dirais pas non, mais ça ne s’est pas encore présenté. Un jour peut-être… Aujourd’hui, j’ai légèrement réduit le volume de mes traductions de mangas, car depuis trois ans, j’enseigne le japonais dans un lycée, et ça me prend du temps, forcément. Actuellement je continue les séries en cours, Fairy Tail, Yozakura Quartet, Riine, Shikabane Hime, et sur un rythme beaucoup plus relâché, l’Habitant de l’Infini.

Tu te vois continuer longtemps ?
Pour le moment je ne me pose pas la question, j’ai un peu plus de la quarantaine et…

Un âge de newbie.
Exactement! (rire) et donc, est-ce que je traduirai encore Fairy Tail à 60 ans ? Je ne sais pas, mais aujourd’hui, quand je vois la tête de mes élèves à certaines de mes réflexions, je me dis que ça va, je suis encore assez jeune pour ça. Peut-être qu’un jour on me dira que ça ne va plus, qu’il faut que je change…

Tes élèves savent que tu traduis Fairy Tail et GTO ?
GTO, pas trop, ils ont 15 ans, mais Fairy Tail, oui. Est-ce que ça les amuse ? Je ne sais pas, ça a dû les impressionner, au commencement, un peu, mais maintenant, c’est surtout moi qui aimerais que ça les impressionne ! Je pense que je reste le prof qu’ils voient 3 heures par semaine, leur file des devoirs et leur demande d’apprendre leurs kanji…

Tu leur propose des mangas comme support ?
Ce n’est pas évident, ils sont en LV3. Mais bon, je leur ai parfois donné des mangas en VO comme « devoirs de vacances ». Parce qu’en cours, je dois les préparer au bac, à maîtriser la langue standard, et la langue des mangas n’est pas tellement standard, justement.

Parlons du métier. Tu as travaillé avec plusieurs éditeurs, Glénat, Panini, Delcourt, aujourd’hui tu bosses principalement avec Pika et Kazé, mais aussi Ki-Oon, Ankama, Sakka… Comment ça se passe quand il y a une œuvre à traduire ?
Tous les éditeurs ne travaillent pas de la même façon. Il y en a qui me contactent quand c’est au stade de projet, pour me prévenir qu’ils vont sortir tel manga l’année prochaine, et qui veulent savoir si ça m’intéresse de le traduire. Et puis d’autres qui m’appellent pour m’annoncer qu’ils ont ça à traduire pour dans deux mois, un mois, ou pour avant-hier, c’est arrivé (rires). Moi, je commence toujours par me renseigner sur le manga original, je l’achète, je regarde aussi sur internet ce qui s’écrit à son propos, et si ça me tente, alors j’y vais. Bon, il m’est arrivé d’accepter des séries juste pour payer mes factures ! (rires) Pas de noms !

C’est donc arrivé que tu refuses une traduction ?
Oui, mais surtout pour des raisons de planning, ceci dit. Il y a un cas particulier, c’est Sayonara Monsieur Désespoir, que j’ai abandonné après le 3ème tome, parce que je passais trop de temps à rédiger des notes explicatives, et à me documenter sur des références culturelles ou des faits d’actualité auxquelles le mangaka fait sans arrêt référence. Par exemple, il est question du scandale de Livedoor, une entreprise web qui a fait une faillite plus ou moins frauduleuse, des personnages l’évoquent par allusion… La série est publiée en France avec trois ans de décalage, en plus… J’ai donc pensé qu’il valait mieux que ce soit fait par un traducteur ayant assez de contacts au Japon pour le continuer (nota : la traduction a été reprise depuis par un japonais).

As-tu déjà refusé une traduction à cause de son contenu ?
J’ai ce luxe de pouvoir refuser certaines offres de traduction. Je n’ai pas refusé tel manga spécifique à cause d’un contenu, mais par exemple je ne fais pas du tout de yaoi, je ne critique pas mais je me sens pas familier avec ce genre. Quant au hentai… j’en ai traduit un petit peu, (réfléchit) il y a ce manga avec des lycéennes à gros seins qui se tapent dessus, mais je ne me souviens même plus du titre ? (rires) Non, ça ne m’a pas marqué en effet ! Cela dit, les éditeurs avec qui je travaille me connaissent, et on ne m’en propose pas réellement. Je dis pas que je n’en ferai jamais, mais actuellement, je peux me permettre de choisir.

Tu dis que tu es parfois intervenu en urgence ?
Oui, une urgence arrive parfois quand un éditeur a des problèmes de planning et qu’il « oublie » de programmer la traduction, alors que le volume doit être sous presse deux mois plus tard, voire moins… Ce n’est pas récurrent, quand ça a pu se produire c’était pour un seul tome. Quand je n’avais pas d’autre activité, je pouvais bouleverser mon planning et m’adapter à l’urgence, aujourd’hui je ne sais pas si je le ferais aussi facilement, à cause de mes contraintes en tant qu’enseignant.

As-tu été confronté à des demandes de correction de l’éditeur, voire à la censure ?
Non. Si un problème particulier se présente, c’est moi qui contacte l’éditeur et on réfléchit ensemble. Je n’ai pas d’exemple en tête, mais… (réfléchit) sur des problèmes d’adaptation ou de mise en page, qui pourraient poser des problèmes de compréhension pour le lecteur. Je peux demander à l’éditeur son avis sur une proposition de « remplacement ».

Tu as déjà pris des séries en cours. Comment ça se passe ?
Après Bastard, dont j’ai parlé, il y a GTO, que j’ai commencé au tome 3, François Jacques était chargé de l’adaptation. L’habitant de l’Infini, aussi, et puis Gunnm, dont j’ai fait le dernier tome (non crédité). J’essaie de tenir compte de ce qui a été fait avant, pour la cohérence. Après, vers la fin de GTO, j’ai pris des libertés avec ce qui a été fait au tout début. Mais sans rupture, c’est une évolution. Un autre exemple, l’Habitant de l’Infini, dans la première traduction, Manji parle un langage assez standard, alors qu’en V.O. il s’exprime de façon assez… imagée. Quand j’ai repris la série, je lui ai rendu un peu de sa manière de s’exprimer, et maintenant, on peut dire que Manji se lâche. C’est peut-être l’âge !

Est-ce que tu relis tes propres traductions ?
J’évite, parce que je suis beaucoup moins tolérant avec mon travail qu’avec celui des autres. J’ai tendance à regarder d’un œil très critique et de me dire, « ça j’aurais dû mieux le faire ».

Tu gardes toujours l’oeil du traducteur quand tu lis un manga ?
Ça ne fait pas si longtemps que j’arrive à relire des mangas en V.O, de façon détachée. Longtemps, j’ai gardé le réflexe de réfléchir à la manière dont je pourrais le traduire. En voyant les difficultés techniques. Du coup ça ne passait plus, il y a toute une période où j’ai carrément arrêté de lire des mangas en japonais, parce que je n’éprouvais plus de plaisir. Et puis il y a quelques temps je suis retombé sur un manga auquel j’ai tout de suite accroché, sans avoir cet œil de pro. Un seinen qui parle de secouristes en montagne, mais le titre m’échappe… Ça va sortir chez Glénat d’ailleurs, fin 2013. Non ce n’est pas un Taniguchi ! (nota : vérification faite, il s’agit de Gaku, de Shinichi Ishizuka, 18 tomes sortis chez Shogakukan)

Tu aurais aimé traduire Taniguchi ?
Oui, bien sûr, d’ailleurs dans mon cursus universitaire j’avais prévu d’écrire mon mémoire sur Au temps de Botchan, bien avant qu’il ne soit traduit.

Parlons un peu métier. Quelle est la différence entre traduction et adaptation ? Tu as fait les deux.
Pour moi l’adaptation fait partie intégrante de la traduction. Mais certains éditeurs font appel à des binômes, généralement constitués d’un traducteur de langue maternelle japonaise, qui fera la traduction brute, et d’un adaptateur français qui réécrira le texte, pour que cela fasse sens pour le lecteur.

C’est le cas par exemple avec Bye bye, my brother, dont Sébastien Kimbergt a fait l’adaptation.
Oui, mais je ne l’ai pas encore lu. J’attends qu’il me le dédicace avant de le lire ! (rires)

Bon, parlons un peu de choses bassement terre-à-terre. Sous quel statut travailles-tu ?
Je suis indépendant. Les traducteurs ont normalement le statut d’auteur. Avec cette particularité qu’ils peuvent parfois être payés au forfait. On a généralement un tarif de base, variable selon les traducteurs, et surtout selon les éditeurs : le tarif peut être à la page, ou au volume. Théoriquement, ce tarif est supposé être une avance sur droits, et après on devrait toucher des droits d’auteurs. Mais ce n’est pas souvent le cas, ça dépend des négociations. Les choses évoluent, les éditeurs commencent à proposer un tarif base + pourcentage sur les ventes, parfois conditionné à un chiffre de ventes à atteindre.

Un forfait à la page, ce n’est pas avantageux avec des mangas où il y a beaucoup de texte ! Par exemple les mangas d’Urasawa.
C’est vrai que 20th Century Boys est « bavard » (dans le bon sens du terme!),  moins que le dernier, Billy Bat, mais ce n’était pas tellement un problème parce que le langage était assez standard. Il n’y avait pas de grosses difficultés.

On peut vivre de traduction de mangas ?
Nous ne sommes que quelques-uns, en France, à pouvoir vivre en ne faisant que de la traduction. Moins de 20. Peut-être 15. Mais je ne suis plus un bon exemple, je suis enseignant maintenant, même si c’est récent.

As-tu des contacts avec les autres traducteurs ?
Il n’y a pas de côté corporatif. Personnellement je connais ceux de ma génération, parce qu’on a été à la fac ensemble. On s’est mutuellement recommandés auprès des éditeurs pour qui on travaillait. Je pense à Sylvain Chollet, Thibaud Desbief… On est amis, mais quand on se voit, quand on se maile, quand on chatte, c’est souvent de boulot qu’on discute !

Et avec les mangakas ?
Oui, j’ai rencontré des mangakas dont j’ai traduit les œuvres, quand ils sont venus en France, comme Tôru Fujisawa, Hiro Mashima… Mais c’était des occasions particulières, ce n’était pas directement à propos de mes traductions. Autant en littérature, je sais que des traducteurs ont des contacts professionnels directs avec les auteurs, autant dans le manga ça ne se fait pas. Ce n’est pas un problème de langue, mais il y a le filtre des éditeurs, d’un côté comme de l’autre.

Pour être un bon traducteur, est-il important d’avoir vécu un moment au Japon ?
Ce n’est pas indispensable d’y avoir vécu, comme je l’ai fait, pendant deux ans. Je connais des traducteurs qui y sont allés en tant que visiteurs et ils ont une très bonne connaissance de la culture. Bon, après c’est vrai que quelqu’un qui a vécu au Japon pourra peut-être mieux percevoir certains éléments de la vie quotidienne. Tout dépend de ce sur quoi on travaille. Pour un manga de science-fiction ou de fantasy, je ne suis pas sûr que ce soit nécessaire. Pour ma part j’ai d’ailleurs commencé la traduction sans y être allé. Mais c’est devenu probablement plus facile pour moi de comprendre certaines nuances après mon retour du Japon.

Est-ce qu’il reste des choses qui te posent des difficultés à traduire ?
Oui, j’ai un exemple en tête : dans GTO, des élèves parlent à Onizuka d’une élève qui ne vient plus en cours aprce qu’elle a été traumatisée. En japonais, un trauma, ça se dit torauma. Or tora peut se traduire par tigre, et uma par cheval. Et bien sûr, Onizuka, vu son niveau intellectuel, avec toute la sympathie que j’ai pour lui, au lieu de comprendre trauma, il comprend tigre-cheval. Typiquement, dans un manga, ce genre de jeu de mots pose un problème parce qu’il y a une image à côté. Onizuka voit un cheval à tête de tigre et c’est dessiné ! Heureusement qu’il y avait un lexique, parce que sinon ça serait resté  incompréhensible. La langue japonaise possède beaucoup d’homophones, et donc c’est très courant et très facile de faire des jeux de mots avec, pour provoquer un décalage ou un malentendu comique. Mais par-contre, pour un traducteur, c’est toujours un cauchemar !

Quelle est ta position sur le fait de conserver des termes japonais, je pense notamment aux suffixes -sama, -kun, ou bien aux termes sensei, senpai, etc…
Je vais peut-être horrifier les lecteurs mais je ne suis pas pour. Je les laisse si l’éditeur me demande expressément de les conserver, mais je trouve qu’en français ça ne correspond à rien. Je n’imagine pas une traduction de l’allemand qui conserverait Herr ou Frau Schmitt à la place de monsieur ou madame Schmitt, ça n’a aucune utilité. Dans GTO, les élèves appellent Onizuka monsieur. Pas sensei. Je trouve logique pour des élèves d’appeler leur professeur monsieur, madame ou mademoiselle.

Comment fais-tu avec les onomatopées ?
Je traduis l’onomatopée, et je la propose à l’adaptateur graphiste. J’essaie de trouver un équivalent typiquement français. Mais il n’y en a pas toujours, par exemple dans Bastard, il y a un dessin avec une onomatopée qui accompagne la goutte de sueur sur le front, et elle m’a fait bien transpirer moi aussi ! Et pour trouver le bruit d’une feuille de papier que l’on froisse, j’ai moi-même froissé un nombre incalculable de feuilles ! Quand il n’y a pas d’équivalent, j’essaie de trouver une sonorité qui convienne. Je n’aime pas remplacer l’onomatopée par le verbe qui décrit le bruit. Il y a eu un moment où la mode était à retoucher complètement le graphisme des onomatopées, maintenant on est plus respectueux du dessin, et il arrive de devoir sous-titrer l’onomatopée de cette manière.

Et les apartés, ces minuscules bulles de dialogue ou de commentaire qu’on voit en arrière-plan ?
Quand elles sont très petites, genre quatre kanji, j’essaie de remplacer par un équivalent court, comme je l’ai fait pour le sous-titrage d’anime. Si le personnage dit textuellement « Je suis parfaitement ravi d’être invité chez vous aujourd’hui, je m’en réjouis et j’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir », faute de place je vais être obligé de mettre « merci de m’avoir invité ». Ou « cool merci ». (rires)

Comment traduis-tu l’argot ?
L’argot et les accents, ce n’est pas simple. Je me souviens d’un manga qui avait fait hurler les lecteurs, parce que le traducteur avait fait s’exprimer un personnage d’Osaka avec l’accent de Marseille, pour rendre le caractère méridional. Ça n’avait pas plu (nota : il s’agissait de Card Captor Sakura). Au Japon, c’est très naturel de retranscrire les accents régionaux dans les mangas. En bande dessinée française ça ne se fait pas trop, même pour faire comique. Je me souviens par exemple que quand Zep avait sorti le premier Titeuf, qui dit pô à la place de pas, c’est très mal passé auprès du monde enseignant, ou des parents d’élèves. On n’est pas habitués, je le comprends. Personnellement j’ai ma propre manière. A la base je reste plutôt neutre, mais sur un manga une fois, il y avait justement un personnage d’Osaka dont les autres disaient qu’il parlait bizarrement. Plutôt que de lui donner un accent existant, je lui ai donné un tic de langage.

Quant à l’argot, c’est encore plus délicat. J’ai du mal à utiliser des expressions comme « c’est chelou »  ou « zarbi », bon, les personnages que je traduis disent merde ou putain comme tout le monde, mais ce n’est pas très heureux une fois traduit. En japonais, certains termes n’ont pas la même force d’expression qu’en français. Pour traduire le côté populaire, j’ai plus tendance à utiliser des élisions, des « t’as » à la place de « tu as », ou à supprimer le « ne » dans « ne pas ».

Tu as travaillé sur des mangas plus anciens ? Comment ça se passe ?
Oui, j’ai traduit Gen d’Hiroshima, et Satsuma. Pour Satsuma j’ai travaillé en binôme avec un japonais, parce que les samouraïs y utilisent le dialecte de Satsuma, et j’ai eu un peu de mal. Tout dépend du style. Par exemple sur Fairy Tail, les personnages disent putain, je n’ai pas de problème avec ça. Mais sur Rinne, ça ne colle pas au style de Takahashi (née en 1957). Donc je fais dire des « bon sang ! » aux personnages. Mais quand même pas « palsambleu, vil paltoquet ! » Et dans Satsuma, sorti dans les années 60, je ne pouvais pas utiliser la langue d’aujourd’hui. C’est comme si on mettait du verlan dans les dialogues de Mannix.

Quelle est ta position à propos de la scanlation ?
J’ai tendance à rappeler d’abord que le scan, c’est illégal. C’est du piratage. Mais dire de façon tranchée si je suis pour ou contre… Ça m’est arrivé d’en lire, comme tout le monde, ça m’a donné d’ailleurs parfois des fous-rires monumentaux, en tombant sur des scans français traduits d’après l’anglais, avec des erreurs énormes, genre un premier contresens entre le japonais et l’anglais, puis un second qui s’y ajoutait entre l’anglais et le français, mais qui ne rattrapait pas le premier… On arrive dans le téléphone arabe. Je pense que parmi les gens qui font du scan, il y en a qui ont un bon niveau. Mais un bon niveau en japonais ou en anglais ? Ce serait déjà bien que tous aient un bon niveau en français ! (rires) Faut rappeler que quand Akira est arrivé au tout début, on avait droit à une double traduction, japonais-anglais-français. Avec le scan, le danger c’est que le lecteur tombe complètement à côté du sens.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui veut commencer ce métier ?
Faites autre chose. (rires)

Ok question suivante !
(rires) Non, j’adore mon boulot, mais je ne le conseillerai pas à mon pire ennemi. Ça prend énormément de temps, ce n’est pas que ce soit stressant, mais… c’est pas l’usine, mais pour réussir à en vivre, sans s’attendre à ce que les huissiers viennent sonner à ta porte à la fin du mois, il faut faire beaucoup de traductions. C’est un job indépendant, alors il ne faut pas compter ses heures, travailler le week-end, etc… Quand on est célibataire, ça va, mais quand on a une famille faut savoir s’organiser. Ce travail a beau être indispensable, on n’a pas de reconnaissance particulière à le faire. Ce que je disais tout à l’heure au début.

Connais-tu des mangas que tu souhaiterais voir traduits, par toi ou par un autre ?
Il y en avait beaucoup plus avant ! (rires) Un exemple : j’aurais aimé travailler sur Trouble is my business, de Taniguchi et Sekikawa, mais il va justement sortir chez Kana (nota : ce mois de février 2013). Quand j’avais lu la première fois 20th Century boys, je m’étais dit que j’adorerais le traduire et ça s’est fait. Par contre, il y a des titres dont je me dis que ce serait bien qu’ils soit réédités, voire retraduits. Un qui me vient à l’esprit c’est Raika, de Kamui Fujiwara, sorti chez Glénat et stoppé après 5 tomes. A mon avis il mériterait de ressortir, pas forcément retraduit, mais il faudrait en terminer la traduction. L’éternel débat, c’est est-ce que tout ce qui sort au Japon peut être adapté en français ? Sans même parler chiffres ou vente.

Y a-t-il des titres dont tu comprends qu’ils n’aient pas fonctionné ?
Oui, je pense à Jing roi des voleurs (King of bandits Jing, chez Pika). C’est une série pour jeune public, plus jeune que le shonen je dirais, genre Pokemon, sortie à mon avis trop tôt, je pense qu’elle rencontrerait plus de succès aujourd’hui. A l’époque on s’était demandé comment faire pour les personnages, parce qu’ils ont tous un nom d’alcool. Jing c’est Gin, mais les autres personnages s’appellent Vodka, Whisky, etc, pour les enfants c’est spécial. A l’époque j’avais interrogé l’éditeur, alors que je lui avais moi-même conseillé de l’éditer ! On avait fait le pari de conserver les noms, il n’y avait pas d’incitation à boire, mais le succès n’a pas été au rendez-vous.

En conclusion, traduire, c’est trahir, ou pas ?
Oui, je pense. Pour moi, le traducteur idéal c’est celui qui s’efface complètement derrière l’auteur. Mais de toutes façons, quand je rends une traduction, c’est ma lecture de l’oeuvre. Il y a toujours un moment où il faut faire des choix, tel mot au lieu d’un autre, et je dis cela au-delà de la question des erreurs de traduction : j’utilise ce mot, mais un autre traducteur aura sa propre version, qui sera aussi bonne. Donc oui, traduire c’est trahir. Mais on ne saura jamais ce que le mangaka en pense… Prends l’écrivain Umberto Eco, il parle parfaitement français, il pourrait traduire ses livres de l’italien, mais non. Faudrait lui demander pourquoi.

Ce qui est rassurant, c’est que le traducteur n’est pas prêt d’être remplacé par google translate.
Vu ce que j’ai pu obtenir en essayant, vaut mieux pas ! Il y a de la marge ! (rires)

Merci, Vincent, pour toutes tes réponses, qui j’espère auront apporté aux lecteurs un véritable éclairage sur le métier de traducteur de mangas. En ce qui me concerne, c’est le cas !

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31 Responses to Les interviews du newbie : Vincent Zouzoulkovsky, traducteur de mangas

  1. Faust says:

    J’avais déjà repéré le nom de ce type pour son boulot génial sur GTO, notamment sur les apartés. Je suis d’ailleurs persuadé que le succès de ce manga est aussi du au travail d’adaptation et de traduction. Excellente interview !

    • Mackie says:

      Pour une fois qu’on félicite un traducteur au lieu de le critiquer ^^

      • Gemini says:

        En même temps, nous ne parlons jamais des trains qui arrivent à l’heure. Il en va de même pour les traducteurs. Du moment que nous achetons un manga, nous attendons un résultat professionel, donc irréprochable. Ensuite, nous aurons peut-être plus de sensibilité pour un traducteur que pour un autre.
        Mais quand je vois que 2001 Night Stories n’a pas été relu – enfin je suppose, car il reste des coquilles et des contre-sens – ou que des personnages secondaires changeaient de nom à chaque nouveau tome de Shaman King, je trouve qu’il y a de quoi critiquer.

  2. darkjuju says:

    Super interview, félicitation!
    Cela fait plaisir de connaitre l’envers du décor et prendre conscience de la difficulté d’une traduction et d’en vivre.

  3. Gemini says:

    Interview très intéressante. Je ne le connaissais pas – mine de rien, hormis 20th Century Boys, je n’ai pour ainsi dire rien lu parmi les manga qu’il a traduit, pas même GTO – mais j’avoue que je regarde rarement le nom du traducteur ; je n’ai pas ce réflexe.

    Je connais tout-de-même deux traducteurs, qui travaillent principalement (pour ce que j’en ai vu) avec Pika : Midori Amo et Taro Ochiai. J’ai eu la curiosité de regarder leur nom en fin de volume car j’ai trouvé leur travail catastrophique à bien des égards. J’ai même eu la désagréable surprise, lorsque je n’aimais pas une traduction, de tomber régulièrement sur leur nom.
    Par exemple, sur Tokyo Mew Mew, Taro Ochiai veut impérativement faire parler « djeunz » tous les personnages mineurs, même ceux issus de milieux aisés, et cela passe en particulier dans le retrait systématique de la négation « ne » dans « ne pas ». C’est très vite insupportable, d’autant que ce manga s’adresse justement à un public jeune. J’ai demandé à un ami parlant japonais, et il m’a confirmé que les personnages en question n’avaient pas du tout ces tics de langage dans la version d’origine ; c’est un ajout du traducteur français, mais qui n’a aucune logique. A moins qu’il ne parle lui-même qu’un Français approximatif ? Il m’arrive de me poser la question ; en particulier concernant la traduction de Midori Amo sur Negima : certaines phrases n’ont tout simplement aucun sens.

    • Mackie says:

      Je n’ai pas lu Tokyo Mew Mew, je te fais confiance – il faudrait vérifier si ce n’est pas un problème d’adaptation plutôt que de traduction – lorsque le traducteur est japonais, en général il y a quelqu’un de français qui passe derrière pour retoucher le texte brut. Pas toujours mais dans la plupart des cas. Si c’est le cas, le traducteur n’y est alors pour rien. Faudrait demander à Vincent s’il sait..

      • Gemini says:

        J’ai regardé le premier tome de Tokyo Mew Mew par acquis de conscience, et il y a bien indiqué : « Traduction & adaptation : Taro Ochiai ».
        Mais tu fais bien de rappeler que la même personne ne s’occupe pas toujours de l’adaptation et de la traduction (même si j’aurais tendance à considérer que la même personne devrait occuper les deux postes).

        Pour Negima, ce sont bien deux personnes différentes, mais dans ce cas, je ne saurais trop dire lequel des deux est fautif, comme de nombreuses phrases n’ont aucun sens dans leur contexte. Néanmoins, cela montre déjà que l’adaptateur ne relit pas le travail final, car cela devrait lui sauter aux yeux…

        • Seb says:

          En fait, le « problème » ne se limite pas qu’au traducteur et à l’adaptateur. On oublie souvent qu’un manga est publié par « une maison d’édition » composée de nombreux employés. Un manga est relu et corrigé en moyenne par 7 personnes (y compris les gens qui se sont occupé de la traduction). Des coquilles et des changements peuvent ainsi intervenir à n’importe quelle étape de la production avec des conséquences parfois désastreuses pour la cohérence du récit (vu que lorsqu’un tome paraît, le(s) traducteur(s) en est déjà à 2, 3, 4 ou 5 tomes de plus…). ça reste heureusement rare, mais le traducteur n’est pas forcément la personne à blâmer

          • Mackie says:

            sans compter j’imagine que côté français, en plus de la relecture, il y a aussi la phase du lettrage, et là aussi des erreurs peuvent se glisser…

            • Seb says:

              Normalement non, puisque après lettrage, les traducteurs font normalement une ultime relecture en ce qui les concernent (en tout cas, moi j’ai tjs exigé de pouvoir relire après lettrage). Quand les correcs litigieuses surviennent, c’est généralement avant ou après le lettrage.

              Ce qui arrive aussi, ce sont les erreurs d’intégration de corrections. Quand plusieurs sont faites en même temps, y a parfois des bugs. (ou des mauvaises faites par-dessus des bonnes alors que ça aurait dû être l’inverse)

    • taro says:

      tiens zut, j’étais content pourtant de mon boulot sur tµ²… comme quoi on peut pas contenter tout le monde. :)

  4. Carolus says:

    C’est une interview passionnante. J’ai appris beaucoup de choses.

    • Mackie says:

      @Carolus, Darkjuju : merci ça fait plaisir, mais c’est avant tout Vincent qu’il faut remercier ! il a eu la patience de me supporter, moi et mes questions – et d’y répondre – pendant près d’une heure trente !

  5. V says:

    J’avais remarqué son nom sur Planètes. « Adaptation : Vincent Zouzoulkovsky », ça en fait des caractères sur une ligne. :)

    Ce qui ressort le plus du compte-rendu de cet entretien, c’est sa bonne ambiance. Ça rend le tout d’autant plus agréable à lire.

  6. Ramza says:

    Passionnant, vraiment passionnant. Excellentes questions, et on voit bien que tu as eu le temps de bavarder avec le monsieur, ça donne un très bon résultat !

    Ça fait un bon point de départ pour une enquête plus approfondie sur la traduction, mais tu as déjà dit beaucoup, il va falloir se creuser pour faire quelque chose de mieux ! :)

  7. Api says:

    Pour moi qui me destine au métier de traducteur, c’était une interview très enrichissante, merci. Même s’il dit que la traduction n’est pas un métier facile, surtout pour gagner sa vie, ça ne me décourage pas pour autant ^^

  8. Dregastar says:

    Interview tip top ! Le mec je lui tire mon chapeau et il est sympa comme tout en plus.
    Très instructif, merci.
    Bonne continuation a votre blog.

  9. ZGMF Balmung says:

    Je ne peux qu’acquiescer, c’est une très chouette interview. Elle nous apprend beaucoup de choses sur une facette bien méconnue du monde de l’édition du manga. Très instructif et intéressant. Merci, et merci pour Vincent Zouzoulkovsky qui a répondu à toutes tes questions !

    En plus, il travaille sur « Yozakura Quartet » (tome 6 dans quelques jours~) !

  10. Rukawa says:

    han c’est donc lui le nul qui a raté la moitié des références au tokusatsu et à Gundam dans GTO ! BOUUUUUUH !

    Il a aussi fait une grossière erreur dans Bastard!! : http://kyojap.free.fr/z/comp_bastard16.jpg
    (pour le côté de page coupé c’est セリフ, pas セリン donc serifu (qui veut donc dire phrase) pas cette fameuse Céline. En plus ya pas de Céline dans Bastard!!, donc n’importe qui aurait pu remarquer cette erreur.
    parfois tu te demandes vraiment si les relecteurs font autre chose que corriger l’ortho.

    si King og Bandit n’a pas tip top marché c’est parce que c’est entre autre, très très moche, là où l’anime est plutôt éducoloré.

    et je +1 pour Raika.

  11. Afloplouf says:

    Une interview très intéressante sur un rôle central souvent relégué au dernier plan. J’espère que les éditeurs de plus en plus valoriseront ce poste (citer leur nom est un minimum, mettre la main à la poche encore mieux) pour avoir de vrais professionnels connus et reconnus. Côté roman, si la traduction est de Arnaud Mousnier-Lompré ou Patrick Couton, je sais que je m’embarque déjà sur un navire un peu plus solide que la moyenne.

    Par exemple, savoir que c’est le traducteur de GTO et 20th Century Boys est en charge sur L’Habitant de l’Infini me donne une raison supplémentaire de m’y attaquer. Ah, et un article à ressortir à tous les glands qui réclament le maintien des suffixes japonais au passage.

  12. Mackie says:

    –> Afloplouf, Dregastar, Ramza, ZGMF, V, tout le monde : je suis ravi que cette interview vous aie intéressé. Les retours ici et sur FB (nombreux partages) dépassent ce à quoi je m’attendais. J’avais un tel article à l’idée depuis un certain temps, et grâce à Vincent l’occasion s’est présentée presque d’elle même. Tout le mérite lui en revient.

    –> Api : je te souhaite plein de choses pour ton projet. Je pense que ce métier doit être passionnant, et si les conseils de Vincent ont pu t’être utiles, j’en suis ravi. Je ne pense pas qu’il serait opposé à l’idée que tu le contacte via FB, à ta place je n’hésiterais pas.

    –> Ruka : Ton légendaire sens de la forme et de la diplomatie m’ont manqué, si tu n’étais pas là, je me demanderais pour qui j’écris !! ^^
    Tu auras noté que Bastard a été sa première traduction, et comme Vincent le dit lui-même, il est très critique vis-à-vis de son propre travail. Après, revenir sur la chose imprimée ne doit pas être tellement possible. Quant à GTO, faudrait lui poser la question.

  13. Mackie says:

    pour aller plus loin, il y a cette intéressante interview de Thibaud Desbief sur la Base Secrète, réalisée par Alexis Orsini et bien entendu centrée sur la traduction des mangas de… Naoki Urasawa, bien entendu.

  14. Mackie says:

    –> Seb (je réponds là, sinon il n’y a plus de place) en somme, pour aller plus loin, il faudrait que je t’interviewe sur ton expérience dans l’édition ^^

  15. Pingback: Le Monde du manga #29 | BoDoï, explorateur de bandes dessinées - Infos BD, comics, mangas

  16. injektileur says:

    super interview, merci beaucoup.
    Vincent Zouzoulkovsky est selon moi, je le pense depuis longtemps, le meilleur dans son domaine, et c’est très bien de le faire parler de son métier qui reste trop méconnu, voire mal considéré en France.
    Et évidemment l’erreur est humaine.
    Tu donnes en lien l’interview de Thibaud Desbief, qui a quand même pondu un truc énorme dans Monster, à savoir une scène qui se passe à « Kern », à savoir « Kerun » ou « Köln » en allemand, Cologne en français. J’avais pas remarqué à ma première lecture, mais ça m’est apparu évident depuis, et facilement vérifiable. Mais dans tous les cas, donc, personne n’est parfait, et ça se sent qu’ils mettent du coeur à l’ouvrage.
    En gros, je suis assez fier d’avoir fait la même école qu’eux, et j’aurais aimé y avoir été à leur époque pour faire ce qu’ils font maintenant…

    • Mackie says:

      Merci pour ton témoignage, c’est sympa.
      Je n’avais pas noté le « Kern » (moi qui suis moitié allemand!) , mais quand j’ai lu Monster, je n’y connaissais rien (et aujourd’hui pas bcp plus) en prononciation japonaise.

  17. Atimnila says:

    ah ah ça fait bizarre de voir une interview de son prof de jap’ :D
    je me souviendrai de ces 2 années en LV3 avec vous Mr.
    Je n’ai pas toujours été cool avec vous mais le japonnais non plus ne l’a pas été avec moi :)
    Bonne Continuation

  18. Bidou28 says:

    Mon prof l’adore! *-*

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