Zetman
de Masakazu Katsura / K2R
Japon : 15 volumes (en cours)
France : 14 volumes, Tonkam
L’histoire :
Jin est un enfant de la rue. Elevé au milieu des SDF par Papy, un clochard sans âge, il possède une force et une rapidité hors du commun, et il porte pour seul signe distinctif un anneau incrusté sur le dos de la main. Doté d’un sens très personnel de la morale, il sillonne la ville à la recherche de personnes qui se font agresser, pour les sauver contre un peu d’argent.
Mais, tandis que des meurtres particulièrement sanglants commencent à se produire en ville, la très puissante Amagi Corporation tente de récupérer Jin, qui ne serait autre que le Zet, produit d’une expérience biologique ultra-secrète. Rattrapé par son passé, Jin se retrouve au coeur d’une lutte obscure et sans pitié entre des puissances occultes et rivales. Mais qu’est-ce que le Zet? Un humain? un monstre? ou un super-héros? Et qui sont les « players », ces êtres mi-homme mi-bête, et d’où viennent-ils?
De son côté, Koga, le jeune héritier de l’empire Amagi, rêve en secret de devenir un super-héros justicier, à l’instar de son modèle, Alpha, un personnage d’anime doté de super-pouvoirs. Les ressources illimitées de l’Amagi Corporation lui permettront-elles de donner corps à son rêve?
Ce que j’en pense :
Zetman est la série en cours du mangaka Masakazu Katsura, auteur de shonen à succès du genre comédie sentimentale et/ou fantastique, comme DNA², I »s ou Video Girl Aï, que je n’ai pas encore lues. Il s’agit apparemment d’un tournant dans son oeuvre, puisque le mangaka indique avoir souhaité créer une histoire sombre et adulte, ouvertement inspirée de Batman. Nous voici donc avec un manga seinen de super-héros, dont les thèmes sont les différentes visions possibles de la justice, de la distinction entre bien et mal, à travers les conflits intérieurs de héros ambivalents dotés de pouvoirs qui les dépassent.
Fort bien. Sur la foi de cette présentation, et de la réputation flatteuse de l’auteur, j’ai donc emprunté d’un coup les 13 premiers tomes disponibles à la médiathèque de ma ville, et je les ai avalés sans rechigner. A 10€ le volume neuf dans le commerce, je n’allais pas me gêner. De fait, la réputation de Katsura n’est pas usurpée, sur un point au moins : tout au long des volumes, avec quelques légères variations certes, je n’ai pu qu’admirer le trait parfois fulgurant, parfois hyper détaillé, digne des gravures de Gustave Doré, qui flattent l’oeil et, parfois, l’émoustillent. Car il sait rudement bien dessiner les jeunes filles, ce qui ne va pas sans poser certains problèmes, au passage, comme je le dirai plus loin. N’étant pas un connaisseur des mangas de baston, je dois reconnaître que les scènes, nombreuses et longues, de duels entre combattants m’ont impressionné.
(Pour faire gratuitement un mauvais calembour, et vous rappeler que j’ai l’esprit d’escalier : vous savez à quoi m’a fait penser la présence d’un personnage appelé « le nettoyeur », dans un manga du studio « K2R »? voir image ci-contre. Je sais c’est navrant.)
Mais une fois passée cette première impression favorable, d’autres aspects m’ont nettement moins plu.
Tout d’abord, après un démarrage sur des chapeaux de roues, l’intrigue semble s’enrayer dès le 2ème tome, et semble hésiter entre plusieurs directions. Alors que le tome 1 proposait un point de départ intéressant (qui ne m’a pas du tout fait penser à Batman, mais plutôt à Gunnm et à Akira, et l’anime Bubblegum Crisis), le seinen annoncé devient une sorte de shonen cyclothymique, c’est-à-dire qui alterne entre apathie (du blabla) et crises spectaculaires (des bastons). En effet, l’intrigue cesse de progresser (pour ne redémarrer vraiment que vers les tomes 11 à 13), les rebondissements étant délayés entre de longues scènes d’explications pleines de quiproquos et de flashes-back qui ne servent qu’à embrouiller le pauvre Jin/Zet (gentil mais pas une lumière, hein). Il me semble que le même récit, ramassé sur trois ou quatre tomes de moins, serait bien plus digeste.
D’autant que ce délayage laisse la place, au détriment de l’intrigue, à de nombreuses scènes de violence gratuite, qui posent problème. Attention : on est bien d’accord que Zetman est destiné à un public adulte, comme il est indiqué (en tout petit) en quatrième de couverture. Je n’ai généralement pas de problème avec une certaine dose de violence dans le fantastique, l’horreur ou ou le thriller, ça fait partie du genre.
De même façon, je ne suis pas du tout gêné par l’érotisme explicite, surtout lorsque les protagonistes sont agréables à regarder. Là où ça devient problématique, c’est lorsque la violence et la pornographie n’ont aucune justification au regard de l’intrigue, et qu’elles semblent n’être présentes que pour assurer un fan service des plus douteux. Distillé à petites doses, le fan service m’amuse plutôt qu’autre chose. Mais peut-on appeler fan-service les scènes de viol avec violence sadique, torture et mises à mort, de jeunes filles en tenues d’écolières, qui remplissent les trois-quarts du tome 4? Et encore, admettons que ce ne soit qu’un errement du scénario – de telles scènes n’interviendront plus avec une telle densité dans les tomes suivants. Il n’empêche que je n’ai pas réussi à me débarrasser de ce malaise, qui m’a fait m’interroger sur l’objet que j’avais entre les mains.
Si on regarde le déroulement de l’histoire, c’est bien plus un shonen qu’un seinen : on suit la progression de deux jeunes dotés (par la biologie ou par la technologie) de super pouvoirs, qui toutes les 50 pages se castagnent grave avec des super-méchants, et entre les deux, on a des scènes d’introspection molle et de sentimentalisme gnangnan. Les garçons sont motivés, l’un par la volonté de protéger ses amis, l’autre, par une haute idée de la justice. Et, plein de courage, il se relèvent à chaque fois. Mais qu’est-ce qu’ils tournent autour du pot. Et qu’est-ce qu’ils bavassent, pendant les combats ! Les héros sont fatigants. Les filles, elles, quand elles ne sont pas des objets sexuels jetables après usage, sont au mieux des cruches qui rêvent du prince charmant sans rien comprendre à ce qui se passe. Bref, je ne vois pas ce qu’il y a d’adulte dans tout cela.
Mais pour faire seinen, l’auteur semble croire qu’il suffit de montrer la violence et le sexe crus, et il se lâche, donc, à plusieurs reprises. Et pour faire encore plus seinen, il enlève toute trace de l’humour que l’on retrouve dans la plupart des shonen. Apparemment, dans un seinen, faut pas rigoler. Ah bon.
J’ai à peu près compris ce que j’avais entre les mains, lorsque j’ai lu la bio et les interviews de Katsura. A son lancement, Zetman avait pour argument commercial : « recommandé par l’auteur de Dragon Ball« . Katsura a été assistant et émule d’Akira Toriyama. Finalement, et si Zetman n’était pas autre chose qu’une sorte de Dragon Ball tristoune et torturé, avec de vrais morceaux de cul et de tripaille dedans? Enfin, il est dommage que Zetman ne tranche pas (enfin, en sens figuré, parce qu’au sens propre…) entre les différents genres, comme s’il fallait réaliser cette sorte d’hybride shonen/seinen pour plaire aux fans devenus plus « adultes » avec les années.
C’est d’autant plus dommage que l’habillage, je me répète, est agréable à l’oeil. Entre les filles à la fois réalistes et kawai, et les monstres particulièrement bien dessinés (inspirés de crabes, reptiles, et insectes de toutes sortes – ben oui, vous vouliez pas des lapins et des bambis, pour faire des méchants ?), j’ai réussi à ne pas lâcher les 13 tomes de Zetman. La question est : vais-je lire les suivants? La série étant « à son milieu », comme l’annonce Katsura, il faut attendre un total de 30 tomes environ. Avec un délai de parution qui varie de 4 à 8 mois entre les tomes, on en a en théorie pour 5 ans au moins. Pas sûr que je tienne la distance, pauvre lecteur que je suis.
Nous sommes d’accord : dans Zetman, il y a des scènes juste insupportables, en particulier dans le tome 4 ; ce qui explique que je me sois personnellement arrêté à ce volume…
Pour apporter quelques explications, à l’origine, Katsura a commencé par une histoire de super-héros : Wingman. L’auteur est un grand fan de sentai – Bioman, X-Or, et compagnie – et il voulait à son tour écrire ce genre d’histoire, mais cette fois avec un héros maladroit mais bourré de bonne volonté, qui reçoit ses pouvoirs par accident, et qui passe autant à survivre à son quotidien d’adolescent banal (avec un bon vieux triangle amoureux) qu’à lutter pour sauver le monde. Le manga – puis l’anime – utilise tout-à-tour l’humour, l’action, et la romance, et préfigure assez bien le manga harem vu le nombre de jolis filles qui tournent autour de notre héros.
Ensuite, il change de style, et commence à écrire des histoires plus sentimentales – I »s, Video Girl Aï, et dans une certaine mesure DNA² – qui vont connaître encore plus de succès, l’obligeant à continuer dans cette voie. Pourtant, il me semble que de son propre aveux, il a dit regretter un peu de devoir s’enfermer dans ce style, loin de ses intérêts premiers.
D’où un Zetman qui revient à ses premiers amours.
Très franchement, je déteste toutes ses comédies romantiques, que je trouve plates et sans le moindre intérêt ; je ne comprendrai jamais leur succès. Quant à Zetman, il me dégoute. Non, pour moi, son meilleur manga à ce jour reste Wingman.
Il y avait eu un début de sortie du manga en France il y a des années, mais l’éditeur a fermé et aucun autre ne veut reprendre le flambeau. Tout simplement car ce manga ne possède aucun des deux aspects que ses fans recherchent à l’heure actuelle : des histoires de coeur gnangnan et un graphisme de la mort qui tue (il date du début des années 80).
Autant dire que ce que la France a à me propose concernant Katsura ne m’intéresse. Et je déconseille TRES fortement toutes ses oeuvres hors-Wingman !
c’est vrai que de wingman à zetman (costume d’alpha), il y a une parenté évidente :

Il est vrai que Vidéo Girl Aï s’est vite enlisé dans une sorte de gnan-gnan que son aspect pseudo kawaii n’a pas sauvé – du moins pour moi : je me suis arrêté au tome 5 (ou 6, je sais plus, là…)
Je n’ai rien lu d’autre du bonhomme et cette critique ne m’y encourage guère. Ceci étant dit, ça semble s’inscrire en assez droite ligne dans le syndrome super-héros de base, mis à part pour l’ultra-violence bien sûr : les émois adolescents d’un héros au final un peu con-con et qui en revient toujours à la bonne vieille méthode bourrine, sans évolution réelle du personnage et à travers une espèce de répétition permanente du synopsis d’un « épisode » à l’autre – ou quelque chose comme ça… En tous cas, c’est l’mpression que j’ai.
Et par-dessus le marché, c’est une série à rallonge : tout le problème étant que si on ne sait pas se rendre intéressant sur 13 tomes, c’est qu’on ne le sera jamais – ‘faut quand même être réaliste…
Bref, ayant laissé tomber les super-héros depuis longtemps, je connais assez mal la production japonaise sur ce thème précis mais j’ai beaucoup aimé Junk: Record of the Last Hero de Kia Asamiya : c’est relativement court (7 tomes) et si le propos de fond semble se perdre un peu en cours de route, l’auteur retrouve ses rails assez vite pour nous pondre un final de toute beauté qui fait de cette série un véritable seinen – ou du moins quelque chose qui en a la stature.
Avis aux amateurs ^^
Junk: Record of the Last Hero? Ok, je jetterai un oeil. Faut juste que je le trouve.
Zetman parvient à être intéressant à certains moments, comme j’ai dit, le premier tome part plutôt bien, et à partir du tome 11, j’ai l’impression que l’auteur sait enfin où il va. Et certaines scènes de bastion déchirent bien (je pense à celle dans le bidonville). Bon, par-contre, il reste les tomes 2 à 10 à se fader quand même…
Ayant lu tous les Katsura depuis ses debuts, j’avoue être du meme avis que toi.
Après un video Girl super mais qui traine en longueur, des histoires sans intérêt dans DNA et Shadow lady, et un pseudo video girl a l’eau de rose I »S pour ado tous pourri. Je m’étais fait une joie de lire zetman selon ces termes de l’epoque : d’être totalement libre et pouvoir créer l’histoire qu’il voulait.
Mais comme tu la si bien dit dans ton article. Un seinen ce n’est pas uniquement du sexe et de la violence. Il y a surtout une histoire adulte et qui ne traine pas sur 600 volumes.
A la lecture de Zetman, j’avais surtout l’impression de regarder un manga creux pour ados abrutie, qui traîne en longueur et qui montre que Katsura n’arrive pas a se détacher de ses anciennes oeuvres. Pour preuve DNA reprend dans un theme beaucoup plus gamins presque tous le début de Zetman (attaque dans le manoir, viols, transformation, monstres, bla bla bla…).
Ce manga fera plaisir aux ados de 16/17ans qui pour eux le manga se resume à du sexe et des scenes de violence sans regarder l’histoire derrière. Ils sont beaucoup moins exigeant qu’un public adulte et Katsura vise toujours malgré lui son public Ado qui a grandit.
Zetman à la poubelle, Katsura pour les grands c fini. A Part video girl à la limite……
T’es encore plus sévère que moi, et même que Gemini et le Dino réunis, dis-donc! T’y vas pas de main morte.
Bon, ceci dit je ne pense pas qu’il faille classer les lecteurs selon leur âge, et généraliser. Après tout, à 16 ans je lisais surtout Hugo Pratt, Tardi et Bilal. Et puis, Zetman, le problème n’est pas qu’il s’agit d’un shonen, mais d’un faux seinen.
Au vu de l’avalanche de critiques concernant Zetman, et l’ensemble de l’oeuvre de Katsura, j’aimerais essayer de donner un autre point de vue.
J’ai lu Video Girl Ai, I »s, et Zetman, et je dois dire que j’aime ce que fait Katsura. Est-ce que ses histoires d’amour sont gnan-gnan, et les filles régulièrement montrées comme des cruches ? oui (mais quand on voit le comportement général des japonaises, en comparaisons des européennes, je ne suis pas tout a fait sûr qu’il ai tort …)
Est-ce que Zetman est gratuitement violent, voire sadique, au point d’en être génant ? oui
Mais j’ai l’impression que pour Katsura, le scénario n’est qu’un support, lui permettant d’enchaîner les dessins, pour finalement nous plonger dans un univers graphique qui lui est propre, et auquel j’adhère totalement. Car pour moi c’est bien là qu’est « tout le génie » de Katsura : la beauté des dessins (et le chara-design en particulier) et sa falculté à nous faire ressentir des émotions plus par le graphisme que par la situation.
Non, l’oeuvre de Katsura n’est certainement pas exempt de défauts, et il faut parfois savoir où l’on met les pieds. Est-ce que Zetman est destiné à un public « mature » (le terme « adulte » pouvant prêter à confusion) ? non ; est-ce qu’on peut pourtant le mettre entre toutes les mains ? non plus.
Je crois qu’il ne faut pas prendre Zetman pour autre chose que ce qu’il est : un manga représentatif d’une culture japonaise où le culte du « sacrifice pour le bien commun » et l’acceptation du stress quotidien amène un certain mal être, un manque de sentimentalisme, et un besoin de sensations fortes.
Je comprends ce que tu dis et c’est pour cela que je n’apprécie pas trop Zetman : si l’histoire pêche, le dessin, certes beau, ne suffit pas à susciter tout mon intérêt. Mais merci pour ton argumentation, qui est claire et bien exprimée.
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