Mes fournisseurs (1) : Sakura, l’Esprit Manga

Aujourd’hui j’inaugure une présentation de mes fournisseurs ès mangas, en commençant par cette boutique de la ville où je réside, Chartres :  Sakura, l’Esprit Manga.

J’aime bien cette boutique, la seule à Chartres entièrement consacrée à l’univers manga & anime, et qui est à la fois une librairie, un magasin de goodies et un lieu de rencontres pour les otakus d’Eure-et-Loir, sisi il y en a ! Ils peuvent y pratiquer des activités (jeux de cartes, concours, cosplay…) et surtout se faire conseiller dans leurs achats par Mercedes Campos, la jeune et enthousiaste patronne, elle aussi une newbie puisque tombée dans l’univers manga il y a à peine… plus de trois ans (ça me rappelle quelqu’un… hum).

Mercedes a fondé sa boutique en octobre 2007, suite à… un arrêt maladie, comme elle le raconte : « C’est venu d’un accident de travail ! J’ai eu un accident, et pendant une séance de kiné, j’ai vu un enfant qui lisait une BD à l’envers… J’ai trouvé ça un peu bizarre, je lui ai demandé ce que c’était, il me l’a prêtée : c’était un Naruto, j’ai bien aimé, j’ai continué à en lire, ça m’a passionné… Suite à mon accident, il a fallu que je trouve une reconversion, et donc je suis partie dans le manga. » Et depuis, le succès ne se dément pas.

Pourtant ce n’était pas gagné d’avance : dans une ville de province, entre une librairie généraliste, une Fnouc, une librairie spécialisée BD, Sakura a fait son trou, plus en complémentarité qu’en concurrence : ici, la vente est personnalisée, avec une grande attention au public cible. Le conseil consiste notamment à demander au client ce qu’il aime, et à l’orienter vers ce qui lui correspond, et vers ce qui lui plaît comme genre. En faisant aussi attention à l’âge… Tout n’est pas adapté à chaque âge !

Sakura a aussi apporté une vraie nouveauté à Chartres : les goodies. Cela a marché tout de suite, il y avait une attente, les autres librairies n’en proposent pas. Pas mal de turn-over, en fonction des arrivages du Japon, l’idée est de proposer de la nouveauté sans accumuler de stock. La clientèle a bien répondu : il y a bien sûr les fans hardcore qui se précipitent sur les figurines, ou sur les tenues (lolis, goths, etc…) ; il y a aussi des curieux, notamment des parents, qui trouvent l’objet joli, et l’achètent pour eux-mêmes : sacs, porte-monnaies, accessoires de mode… La dernière fois, j’y avais trouvé un chouette tee-shirt Evangelion, avec le logo de la NERV, soldé à 10€… Malheureusement il était trop petit pour mon gabarit, euh, puissant, sinon c’était adjugé vendu.

Mais le coeur de l’activité, ça reste les mangas (et les DVD). Bon, Sakura n’est pas l’endroit où vont en priorité les amateurs de manga old school ou de gekiga (quoique j’y ai vu du Tezuka), mais par-contre, le public shonen et shojo y trouve toutes les nouveautés en rayon. Les djeun’s plébiscitent les séries qui marchent, Midnight Secretary ou Vampire Knight pour les filles, Bleach, Naruto, Fairy Tail et One Piece pour les garçons, sans surprise. Bien sûr, il est possible de passer commande, notamment pour des wishlists moins grand public. Personnellement, je m’intéresse surtout au rayon occasion, ou pour maximum 5€ je trouve de bonnes choses. C’est là que j’ai acheté mes Evangelion, mais dernièrement, j’y ai vu des Zetman, des Crying Freeman ou des Kenshin, quasi neuf. Sakura propose également des mangas auto-édités, pour aider les jeunes auteurs à se faire connaître.

Mais comme je l’indiquais, la boutique propose d’autres activités : concours de dessin, tournois de cartes, chasses au trésor (dans toute la ville), avec à gagner, des entrées pour la Japan Expo, transport compris. D’ailleurs, pour la deuxième anée consécutive, Sakura a organisé des excursions vers la Japan Expo et la Chibli Expo, qui ont eu beaucoup de succès : en 2009, un car a suffi pour chaque déplacement parisien, alors que cette année, il en a fallu trois, pleins, pour la Japan Expo !

L’actualité, c’est enfin l’organisation de Japan Chartres, première édition les 11 et 12 décembre prochains. Les années précédentes, il y avait bien une expo Chartres Manga, mais l’assoc qui s’en occupait n’a pas pu continuer, alors la boutique a pris le relais, avec le soutien de la municipalité. Le programme se trouve ici et . Comme le dit Mercedes, je crois bien que je vais être obligé d’y aller jeter un coup d’oeil !


SAKURA L’ESPRIT MANGA
19 RUE DE LA PIE à CHARTRES
Tel: 09.50.47.01.73

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15 Responses to Mes fournisseurs (1) : Sakura, l’Esprit Manga

  1. Sirius says:

    Ah ben tiens ça me fait penser à la boutique que j’ai visité en Suisse il y a peu, la seule spécialisée à 22 km à la ronde o_o Et franchement ce genre d’endroit me fait limite peur : je préfère carrément avoir affaire à des types anonymes et désintéressés comme les employés de la fnac. Je sais pas ce qui me fait dire ça mais je me suis trouvé mal dans cette boutique avec tous ces posters otakus et figurines.

  2. Gemini says:

    Houla, c’est très différent de ma boutique et de son proprio… Voire, carrément tout le contraire.

    Lorsque Tonkam est devenu un éditeur de manga, il était déjà là (au point d’avoir les Video Girl Aï en EO). Il a bossé dans une librairie BD (en s’occupant évidemment du secteur manga), avant d’ouvrir sa propre boutique.

    Il propose évidemment de tout afin de ne pas mécontenter ses clients, mais tous les classiques ont le droit de citer ; d’ailleurs, il n’hésite pas à les conseiller. Quelques goodies (t-shirts ou figurines), aucun DVD.
    Ce qui est bien avec mon vendeur, c’est à la fois son puits de connaissance (depuis le temps qu’il est sur le secteur) et le fait qu’il n’hésite pas à discuter du moment que cela ne nuit pas à ses autres clients ; or, comme j’y vais à des horaires où les gens normaux sont en cours ou au boulot, tout de suite, ça permet de pas mal digresser sur le sujet, ce qui fait toujours plaisir.
    Et dire que, d’ici fin Mars, je serai obligé de changer de crémerie…

  3. Gemini says:

    En y repensant, je ne me sentirais pas très à l’aise dans une boutique comme Sakura ; je dirais même que c’est un coup à me faire revenir vers les fnac et consort, ce malgré les parasites locaux…

    Je suis peut-être vieux jeu, mais pour moi, la première qualité d’une librairie manga consiste à proposer un maximum de titres différents, afin de contenter tous les goûts et toutes les exigeances. Les produits dérivés, c’est vraiment accessoire. Après, si la responsable et ses clients y trouvent leur compte, je n’ai pas grand chose à dire, sinon que ce genre de boutique, je préfère éviter.

    Le gros problème réside probablement dans les produits dérivés eux-mêmes, généralement constitués essentiellement de contrefaçon hongkongaise. Ce qui, le plus souvent, ne veut même pas dire que le propriétaire est malhonnête, mais qu’il ne s’y connait pas suffisamment pour faire la différence, savoir où se fournir, ou plus certainement connaître les prix réels.

    Dans le magasin où j’allais auparavant, ils proposaient quelques produits dérivés, et j’avais un jour acheté pour ma petite soeur une peluche Totoro ; en vérifiant de plus près, l’étiquette indiquait « Studio Ghibu »… Le vendeur est tombé des nues, m’a remboursé, et m’a assuré ne pas être au courant ; en fait, ils passaient leurs commandes de produits dérivés avec une autre boutique, elle connue pour être tenu par des escrocs notoires.

    Tout cela pour dire que, dans la mesure où les contrefaçons sont mieux distribuées en France et moins chères, et que de nombreux boutiquiers en proposent car il y a une demande mais sans s’y connaître, la majorité des produits dérivés disponibles dans ce genre de magasin consiste en de la contrefaçon. Donc ces magasins, je les évite.

  4. mercedes says:

    Superbe article, merci beaucoup.
    Ce qui est amusant c’est qu’en le lisant, on a envie d’y aller, même si j’y suis déjà !!!
    Encore merci, bye

  5. Mackie says:

    @sirius et gemini : je comprends votre point de vue, mais je suis moins radical. au sujet des goodies, la contrefaçon est sans doute problématique, mais je ne suis pas allé vérifier. tout dépend si on est soi-même collectionneur. les goodies c’est pas ma tasse thé (encore que le tee-shirt evangelion… dommage vraiment) mais bon, si ça plaît, hein.
    le côté boutique pour « otakus », je trouve ça sympathique, même si je ne suis pas otaku moi-même. je pense que sakura ne doit pas être considéré comme un magasin pour spécialistes pointus, comme vous l’êtes tous les deux. Sakura n’en a pas la prétention ; c’est un lieu à l’image de sa patronne et de ses clients, simple, décontracté et enthousiaste. la clinetèle est essentiellement shonen et shojo, comme je l’ai dit. quand j’y fait un saut, ce n’est pas forcément pour acheter, mais aussi pour discuter de choses et d’autres. l’idée d’y trouver des jeunes affalés sur des fauteuils en train de bouquiner avidement, ou de s’adonner à des parties de cartes endiablées, parfois « cosplayés » jusqu’aux yeux, m’amuse.
    @mercedes : content que ça vous ait plu. bonne chance pour l’organisation de la Japan Chartres. on en reparle prochainement.

  6. Gemini says:

    Les produits dérivés, ce n’est pas qu’une question d’être collectionneur. La Contrefaçon, c’est juste illégal, et ceux qui en achètent se font avoir.

    Une anecdote intéressante : il y a quelques années, j’étais allé à une convention lyonnaise appelée Japan Touch. Une entrée à 5€, très peu d’activités, essentiellement des boutiques… Bref, un intérêt quasi nul. Mais le pire, c’est que toutes les boutiques ne proposaient que de la contrefaçon, que nous qualifierons de HK (du nom de leur pays d’origine) pour plus de simplicité. Bref, assez énervé, j’envoie un mail indiquant ma façon de penser à une organisatrice de ma connaissance. Celle-ci, disant ignorer le caractère frauduleux de ces boutiques, me demande les noms d’enseignes honnêtes ne recourant pas à ce procédé ; mais, dans le même temps, elle m’explique le plus naturellement du monde que, pour les prochaines éditions, ils feraient tout de même venir un ou deux vendeurs de HK, afin de contenter les visiteurs n’ayant pas les moyens d’acquérir des produits officiels… Je crois que si j’avais eu une batte de baseball et sa tête sous la main, j’aurais utilisé l’un pour frapper l’autre. Car oui, je trouve ce comportement consternant. Au moins, elle assume, contrairement à une Japan Expo qui d’un côté se déclare contre le HK, et de l’autre loue à prix d’or des emplacements à des boutiques bien connues pour ne proposer que du HK.

    Le HK pose plusieurs problèmes. Évidemment, c’est moins cher que de l’officiel, donc plus tentant ; la différence de prix s’expliquant notamment par l’absence de droits d’auteur à reverser. Ensuite, les produits HK peuvent être parfois plus intéressants et originaux que les produits officiels – probablement car ils n’ont pas à être validé par les ayant-droits, ce qui laisse beaucoup plus de marge – donc là encore ils peuvent s’avérer plus tentant. Enfin, il n’est pas toujours facile de différencier un HK d’un véritable produit dérivé.

    Je dirais bien que le prix constitue un précieux indice, puisqu’en théorie le HK coûte bien moins cher. Mais certains vendeurs moins scrupuleux que les autres (et parfaitement conscients du caractère illégal de leur marchandise) n’hésitent pas à aligner leurs tarifs sur ceux de l’officiel ; car, c’est bien connu, plus cela coûte cher, plus il y a de chances qu’il s’agisse d’un vrai produit. Une technique vicieuse au possible.
    Il faut vraiment voir au cas par cas. Certains HK sont grossiers, comme ceux étiquetés « Studio Ghibu » au lieu de « Studio Ghibli » ; il suffit d’avoir l’œil. Pour les contrefaçons de CD japonais, il suffit bien souvent de vérifier le label sur la jaquette, à condition toutefois de savoir lesquels correspondent à du HK. Concernant les figurines, j’ai quelques amis capable de les différencier à l’œil nu, mais j’avoue en être incapable.

    En réalité, il n’existe qu’un seul moyen fiable pour s’assurer de ne pas acheter du HK : le vendeur. Pour les petites boutiques, si tu fais confiance au responsable, et que tu sais qu’il s’y connait suffisamment en produits dérivés pour savoir où et comment acheter de l’officiel (voire pour le reconnaître), alors aucune raison de douter. Sinon, pour les « grandes » enseignes, il circule suffisamment d’informations sur internet pour vérifier au cas par cas ; par exemple, tu peux faire confiance à Cospa, Le Bazar du Bizarre, HLJ, Hobby Search, et ou encore les boutiques officielles des éditeurs japonais, mais surtout pas à Konci, City Game, One Shot Manga, Mangashop, etc…

    Je n’achète jamais de produits dérivés chez un vendeur – en convention ou sur internet – pour lequel je n’ai pas de certitude sur son intégrité (et ses compétences) ; à la rigueur – en convention, chez un vendeur que je ne connais pas, et s’il s’agit d’une figurine – je demande son avis à un ami plus expert que moi.
    Il ne faut jamais oublier que même dans une boutique honnête (du moins en apparence), tu peux trouver de la contrefaçon. Soit par méconnaissance, soit par laxisme. Pour reprendre l’exemple de la boutique où j’achetais mes manga auparavant, je crois qu’ils étaient en réalité parfaitement conscient du caractère frauduleux des produits qu’ils proposaient ; car même si je leur ai fait remarqué et qu’ils semblaient surpris, j’ai pu constater qu’ils continuaient à vendre leurs anciens produits. Pourtant, je leur faisais totalement confiance.

  7. Gemini says:

    Un dernier point à souligner : tu parles de « radicalité » dans nos propos. Excuse-moi, mais le moins que je puisse attendre d’un magasin spécialisé, c’est justement d’être plus spécialisé qu’un magasin généraliste (pléonasme). Comme pour les médecins, en somme. Donc, la logique voudrait qu’un magasin spécialisé dans les manga propose un choix plus large que la fnac du coin ou que n’importe quelle librairie BD ; par là, je ne parle pas de quantité mais de divercité des titres disponibles. Et là, tu dis clairement que ce n’est pas le cas de cette boutique, et que l’espace qui pourrait être consacré à cette diversité a été sacrifié sur l’hôtel du produit dérivé (avec toutes les réserves que j’émets à ce sujet).

    Je lis aussi bien Naruto que Sabu & Ichi. Si je rentre dans une librairie avec le mot « manga » dans l’enseigne, j’attends d’y trouver au moins les dernières nouveautés en date. Si ce n’est pas le cas et dans la mesure où je n’ai aucune envie de faire 36 magasins afin d’acquérir tous les titres que je souhaite, je sais que je ne remettrai jamais les pieds dans un tel magasin, quitte à devoir faire mes courses sur internet. C’est tout simplement logique.

  8. mercedes says:

    Et bien je vois que l’article susite des réactions !!

    Mon magasin est tout petit, 22M2, et c’est pas évident de pouvoir tout faire !! Certains voudraient des choses que pour eux !! mais il en faut pour tout le monde. Pour les contrefaçons, je fais attentions, d’ailleurs la douane a fait un contrôle d’une journée et s’est bien amusée ! Quand a vous faire peur, je ne pense pas, mais passer me voir au moins une fois si vous ête dans le coin, je vous offrirais un café et des sourirs.. Bye

  9. Méta says:

    Je te comprends tout à fait. Je fais la majeure partie de mes courses mangas dans une boutique spécialisée. Au moins, quand j’ai une question ou un besoin d’aide, je sais que je serai bien conseillé et que je pourrai discuter avec les vendeurs. A la Fnac, il me regarde avec des yeux de dingue, comme si je parlais une langue extraterrestre.

    C’est l’ambiance aussi que je recherche car même si les poster et les figurines ne m’intéressent pas trop (j’ai quelques figurines quand même), ca me rassure presque. On a de la chance d’habiter dans des villes qui ont ce gerne de boutiques :)

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  11. Mackie says:

    Aujourd’hui, je me rends chez Sakura et qu’est-ce je vois? « LIQUIDATION TOTALE »

    Je ne comprends pas… En fait, le magasin ferme, en raison d’une grosse tuile, alors que les affaires marchaient plutôt bien, c’est vraiment injuste… Mais Mercedes m’a assuré qu’elle souhaitait continuer, d’une façon ou d’une autre, et même retrouver un local en ville… Alors je lui souhaite m…. et bon courage…

    Ci-dessous, le laconique message du blog de Sakura :
    « Bonjour à tous,
    C’est avec tristesse que je vous annonce la fermeture définitive de votre magasin samedi soir à 20H.
    A partir de deamin matin, tout est a -50% goodies et bd compris, sauf les articles mis en dépot vente.
    Merci à tous de votre fidélité pendant ses quatres années. »

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