Est-ce la fatigue? L’hiver prolongé? Mon grand âge? Peut-être devrais-je commencer à m’en inquiéter, mais le fait est que depuis plusieurs semaines, je n’arrive plus à regarder jusqu’au bout les séries que je mets dans mon lecteur de DVD. C’est simple, en général au bout du 2ème épisode, je pique du nez, et je rate la fin. Et le pire, c’est qu’au lieu de me le repasser pour voir ce que j’ai raté, je préfère passer directement à l’épisode suivant et rebelote, je décroche. Résultat, au bout de deux ou trois fois, j’ai complètement perdu le fil de l’histoire et j’abandonne. Alors hop, le coffret rejoint l’étagère en attendant peut-être des jours meilleurs, ou pas.
Il faut dire aussi qu’avec ma manie d’acheter mes coffrets de DVD au hasard, c’est-à-dire selon arrivage chez les soldeurs ou les dépôts-vente, c’est un peu la roulette russe. Jusque là, j’ai plutôt eu de la chance, avec des Gankutsuou, Noir, Ailes Grises ou Eureka Seven. Et puis là, apparemment, j’enchaîne les mauvaises pioches : Trigun, Cinderella Boy, Heat Guy J… Si encore c’étaient d’authentiques nanars, ce serait bien, parce qu’au second degré c’est plutôt marrant, et j’en tire parfois de bons articles. Non, ces séries sont juste moyennes, quoi. Le genre de série avec de bonnes idées, un design intéressant, mais… rideau à 22 heures, et c’est tout. Essayons quand même de comprendre.
Trigun
de Satoshi Nishimura
d’après le manga de Yasuhiro Nightow
Madhouse, 1998
Dybex, 2002
L’histoire : difficile à résumer, surtout qu’au début j’ai rien compris. Sur une planète désertique, dont le décor ressemble à celui d’un western, avec canyons et villes de pionniers, un drôle de type blondinet en costard rouge sème le bordel partout où il passe. Son nom (présumé) : Vash the Stampede. Partout où il passe, c’est la désolation. Il est suivi comme son ombre par Meryl Stryfe et Milly Thompson, deux inspectrices d’une compagnie d’assurance qui veillent (sans succès) à ce qu’il ne commette pas trop de dégâts. L’huluberlu semble pourtant traîner un passé bien plus sombre que ne le laisse croire son allure de clown cosmique…
Ce que j’en pense : j’ai tenu jusqu’à l’apparition de Wolfwood, un genre de curé flingueur et séducteur qui se trimballe une croix géante sur le dos. Trigun c’est un peu tout le temps comme ça, je n’arrive jamais à décider si c’est original ou complètement cliché. C’est rempli d’idées étonnantes, les épisodes sont globalement plaisants, avec de bons moments, et j’ai pensé çà un genre de Gun Frontier meets FLCL, si ça peut exister. Un western spaghetti steampunk et parodique. Mais il y a un truc auquel je n’ai jamais pu me faire : le héros le plus énervant que j’ai jamais supporté. Déjà le nom : Vash the Stampede, je crois que je n’ai pas vu aussi tarte depuis longtemps (et pourtant, avec des Lelouch Lamperouge ou des Gigelf Liqueur, ils s’y connaissent en noms rididules, les japonais). Mais bon, ce n’est encore qu’un détail. Avec sa tronche de Docteur Ido dans Gunnm, mais aussi un air benêt
à manger du dentifrice, et revêtu d’un costard de Matrix peint en rouge, il est tellement anti-héros que je n’en ai très vite plus rien à foutre de lui. Il envahit l’écran en faisant perpétuellement le pitre avec ses mimiques super-deformed, sans que ça me fasse rire. Je suis juste agacé. On me dira que « ouais, tu’ois, c’est décalé » mais excusez-moi, décalé par rapport à quoi? Moi, je le trouve juste hystérique, et je finis par reporter l’intérêt qui me reste sur les déboires des deux inspectrices, avec un faible pour l’autre grande nunuche (sa doubleuse française est géniale) qui trimballe une mitrailleuse sous son châle. Et puis cette quasi-absence d’intrigue, qui donne l’impression que les auteurs délayent au maximum et cherchent des idées au fur et à mesure, franchement… Tout cela demeure trop inconsistant pour soutenir mon attention, sans toutefois être assez dingue pour égaler Fuli Culi, bref, Trigun pur moi c’est ZZZZ.
Cinderella Boy
de Tominaga Tsuneo
d’après Monkey Punch
AT-X, 2003
Mabell, 2004
L’histoire : le crime règne à Kirin Town (Killing Town?), et ça fait les affaires de Ranma et Rella, un duo de détectives privés audacieux spécialistes des enquêtes à haut risque. Alors qu’ils essaient de coincer un gros bonnet de la mafia jusque dans son antre, un casino ultra-protégé, ils réussissent à échapper à ses sbires armés jusqu’aux dents, mais c’est pour se fracasser avec leur voiture en bas d’un chantier de construction… Un mystérieux médecin réussit à les sauver de ce grave accident, mais désormais, Ranma et Rella partagent le même corps, qu’ils échangent toutes les 24 heures, à minuit précises. Mais au début, ni l’un ni l’autre ne semblent s’en être aperçus…
Ce que j’en pense : pas grand chose. L’idée de base est complètement artificielle, mais on en a vu des pires, et ça ne m’aurait pas gêné si elle n’était pas le seul élément original de l’histoire (et encore, original : Cinderella Boy ne cache même pas son inspiration, Ranma 1/2). Car pour le reste, c’est la routine : des fusillades, des poursuites de bagnoles, de l’humour un peu balourd (avec des quiproquos sur le changement de sexe), voilà. Là non plus, ce n’est pas nul, mais, il n’y a rien qui fasse rêver, ni qui apporte du neuf. Le design Monkey Punch est un emballage sympathique, avec un je ne sais quoi de vintage qui n’est pas sans charme, mais voilà, tout n’est que sympathique dans cet anime. Au bout de quatre cinq épisodes j’ai vraiment eu l’impression d’avoir fait le tour. Et là aussi j’ai dormi à plusieurs reprises… re-ZZZZ. Au fait, pourquoi la série ne s’appelle-t-elle pas Cinderella Girl?
Heat Guy J
de Akane Kazuki
chara design de Yuki Nobuteru
Satelight / Bandai Visual, 2002
Déclic Images, 2007
L’histoire : dans la cité-état de Judoh, mafia et police jouent un jeu dangereux et ambigu. D’un côté, la « famille » vient d’élire son nouveau chef, le vampire, aussi sadique qu’imprévisible. De l’autre, les forces spéciales possèdent une arme redoutable : J, le Heat Guy, un robot surpuissant qui est le partenaire de Daisuke Aurora, jeune enquêteur aux méthodes peu réglementaires. Mais pour quelle raison la mafia s’intéresse-t-elle tant au Heat Guy?
Ce que j’en pense : ben, euh… vous commencez à comprendre le principe de ce billet, non? Cette fois, encore plus que les précédentes, je suis partagé. Je trouve qu’indéniablement, cet anime est très beau, si j’excepte l’intégration de décors 3D pas trop bien finis (et répétitifs : au moins trois fois par épisode, il y a ce même plan général d’une place de marché entre les buildings). Et aussi une animation curieusement paresseuse, qui donne tout sur les combat, mais foire des scènes aussi banales que marcher dans la rue (on ne voit jamais les pieds, ils ne savent pas animer des pieds?). Mais passons. Le fait de retrouver le chara-design d’Escaflowne m’a dérouté, mais là aussi, je me suis habitué. Non, ce qui m’a vraiment énervé c’est une fois de plus une impression générale d’inconsistance, de fadeur, comme un mélange de bons ingrédients qui ne donne pas la bonne recette. Même syndrome que Cinderella Boy : comme tout bon polar, Heat Guy J se veut cool, or je l’ai trouve flemmard. N’est pas Cowboy Bebop qui veut. J’ai trouvé les décors trop flashy pour une ambiance aussi sombre. Le « vampire » est l’archétype du psychopathe (il ricane de façon stridente à la fin de chacune de ses phrases, c’est légèrement agaçant), le jeune Daisuke semble sorti d’une série américaine des années 90 avec son costard blanc (super pratique pour enquêter en ville), Kyoko est la caricature de la secrétaire sévère mais secrètement amoureuse, eh oui, c’est cliché sur cliché. Les premiers épisodes sont autant de courtes histoires introduisant les personnages, avec un canevas classique enquête/baston. Cela dit, je suis persuadé que dans la seconde partie de la série, l’intérêt remonte, car des indices sont posés laissant deviner un background de science-fiction apocalyptique, dont l’enjeu est la maîtrise de la technologie produisant des robots, tels que le fameux Heat Guy. Sauf qu’il faut y arriver, à la seconde partie, et je n’ai pas pu. À part le premier épisode, je me suis systématiquement endormi vers les trois dernières minutes pour ne me réveiller qu’au générique. Et vous savez quoi? je n’ai jamais eu le courage, ou l’envie, de faire lecture arrière.
Voilà. Vous l’aurez compris, question anime, j’ai eu ma dose ce mois-ci. Heureusement, hier j’ai remis le Château de Cagliostro dans le lecteur, et je l’ai regardé avec junior. Il a adoré. Quant à moi, je ne me suis même pas endormi.
Autant pour Cinderella Boy je comprends, autant pour Trigun… Non pas que je sois super fan de la série TV (alors que j’adore le film), mais je te recommande de donner encore à cet anime deux ou trois épisodes pour te convaincre.
Vash est un peu comme un Ryo Saeba, dans le sens où il cache derrière sa désinvolture un passé tragique. Il est beaucoup plus malin qu’il ne veut bien le faire penser, sauf qu’il préfère ne pas trop le montrer.
Quant à l’histoire, il y en a une. Mais le début de la série sert surtout à introduire l’univers et ses spécificités ; de façon à accroitre l’impact des révélations qui viendront ensuite. A vrai dire, cela commence vraiment avec l’apparition de Legato ; mais comme cela fait plusieurs années que je n’ai pas revu la série, j’aurais dû mal à t’indiquer précisément à quel moment cela se produit.
Je me souviens surtout avoir trouvé cet anime divertissant, et avoir apprécié ses personnages, notamment les sbires de Legato. Évidemment, je pourrais comprendre quelqu’un qui aurait l’impression que Vash est énervant (même si c’était surtout sa facette non-violente qui me fatigue) ou que l’intrigue met trop de temps à démarrer.
Je veux bien, mais c’est quand même chiant, à force, ces séries où il faut attendre plusieurs épisodes pour être accroché… Je devine bien que Trigun a autre chose à offrir que du délire portnawak, seulement arrive un moment où l’enchainement d’épisodes bof-bof finit par ma faire poser le coffret à côté du lecteur en me disant, bon, je verrai ça un autre jour, et puis les jours passent et c’est mort, je passe à autre chose. Je lui donnerai peut-être une seconde chance, mais quand j’aurais du temps à tuer, en ce moment c’est pas trop ça.
C’est dommage, Millie Thompson est bien rigolote, avec ses 2 de tension et son espèce de mitrailleuse planquée sous son châle, et Meryl Stryfe aussi, avec sa collection de derringer et son caractère de cochon. J’aurais fait une série sur ce duo, moi.
Je saisis parfaitement ton problème. Moi aussi, cela m’énerve ces séries où il faut attendre plusieurs épisodes pour que l’histoire commence enfin (genre Eureka seveN) ; l’accroche, ce n’est pas pour les chiens. Seulement, dans le cas de Trigun, je sais que j’ai adhéré rapidement à l’humour et à l’univers, donc cette transition du délire vers le sérieux s’est faite sans heurts, et j’ai apprécié d’apprendre pourquoi, par exemple, l’histoire se déroulait dans un désert.
Legato m’avait plutôt énervé moi, notamment sa scène finale. Et puis Trigun, c’est quand même pas très beau pour une série de seulement 10 ans.
Je l’avais fini quand même et je ne le regrette finalement pas, l’affrontement final vaut son pesant de cacahuètes…
J’ai vu heat guy J, surtout pour le design qui effectivement à bcp à voir avec escaflowne et certains persos ont tendance à se ressembler avec un air de « sous machin ».
Effectivement l’histoire n’est pas révolutionnaire et les effets 3D pa
(ok ordi qui déconne)
je disais : effets 3D pas géniaux et voyants.
Je vais pas mentir l’intrigue sur la famille du héros et la technologie se développe sur la fin mais hélas j’ai trouvé que bcp de choses étaient sous exploitées ou régler de manière un peu trop rapide.
Dans mon cas c’était un truc tranquille que j’ai regardé pendant les vacances pour détendre.
Heat Guy a le même chara designer que Escaflowne. Au moins, ils ont abandonné les nez pointus (mais Kyoko, c’est Hitomi avec des cheveux roses)
Oui c’est Nobuteru Yuki, que j’aime beaucoup au passage, et c’est vrai que pour le coup ça se rapproche beaucoup d’escaflowne le film notamment. Claire Leonelli (visuellement parlant) c’est un autre Dilandau.
Trigun, je l’avais regardé à sa sortie en dvd sur conseil d’un pote qui l’avait trouvée absolument géniale. Personnellement, j’ai trouvé ça très moyen à tous les niveaux. Un peu comme si l’ensemble du staff, aussi bien au niveau réalisation qu’au niveau scénario ou chara-design, avait décidé sciemment de se limiter au minimum syndical. Peut-être qu’avec dix ans de moins, je l’aurais adoré, ceci dit. Mais c’est difficile de retourner au MacDo quand on a bouffé au Tommy’s. Tout ça pour dire que, même après avoir vu la série dans son ensemble, je rejoins ton avis.
Pas vu les deux autres, cependant. Apparemment, ce n’est pas une grande perte…
ouf, merci, je me sens moins seul…
Je vais rajouter ma voix pour te convaincre de ne pas lâcher Trigun, y a un vrai « gap » à franchir avec cette série qui la rend très bonne. Après c’est vrai que j’ai adhéré assez vite à l’humour et la comparaison de Gemini avec Ryo Saeba est pertinente. Trigun pourrait apparaître comme du nawak mais c’est un anime qui sait très bien géré quand il s’agit d’être plus sérieux. Voire dramatique.
Pour Trigun, je te conseillerais d’attaquer direct avec le film Badland Rumbles sorti en 2010.
Je l’ai vu alors que je ne connaissais pas du tout la série, et j’ai franchement apprécié.
Du coup, j’ai acheté la série (chez moi aussi il y a des bacs de promos ^^) et… euh bah il faut que je la regarde un jour. Mais moi aussi je préfère parfois aller faire un somme.
Et puis les séries qu’on abandonne, il y en a.
Souvent, sur base de retours positifs, je préfère ne pas insister et retenter plus tard. Il m’ait ainsi souvent arrivé de devenir accros à des séries que j’avais auparavant abandonné au bout de 2 ou 3 épisodes (Honey & Clover, Gurenn Lagann pour ceux qui me passent immédiatement à l’esprit). Question de lune, je suppose.
Cinderella boy, j’en avais aimé l’idée de départ, certe pas originale, mais fesant écho avec un fantasme personnel (Ramna 1/2 m’avait spécialement marqué alors que j’en été encore à mes première poussée d’hormones…).
En revanche j’ai été déçue par le dessin que j’ai trouvé dans l’ensemble assez raté. La série est médiocre mais je l’ai regardé avec plisir jusqu’au bout en me disant que, heureusement, j’aivais acheté ça seulement 3 francs 6 sous…
En revanche, je garde un très bon souvenir de Trigun. Au début j’était perplexe et je trouvais ça un peu trop répétitif et superficiel, mais assez marrant pour continuer. Finalement l’histoire se complexifie et devient plus intéressante. A la fin, j’ai vraiment pas regretté de m’être accrochée.
Heat Guy J … connais pas. Et à lire ta chronique, je crois que je loupe rien
Si tu n’accroches pas plus que ça à une série, c’est un peu dommage de te forcer. Je te conseillerais plutôt de regarder directement la fin, que ce soit Trigun ou Heat Guy J. C’est la partie que j’ai trouvée la plus intéressante. Je crois qu’il y a beaucoup d’épisodes qui se suffisent à eux-mêmes, mais qu’on peut aussi ne pas regarder si on veut juste suivre l’intrigue principale. Si tu tombes sur un anime qui te plait réellement, je suis sûre que tu n’auras aucun mal à rester cramponné à ton écran ^^
bon alors bidib, Faust, inico, Natth, Nemo, OK, OK, je vais reprendre Trigun et je regarderai même le film, mais pas cette fois. Mais zapper directement à la fin, j’ai scrupule à le faire. Faut que je botte le cul, que je n’aie pas bureau le lendemain et on verra.
@inico: Dans mes bras pour Honey & Clover!!! J’ai vu toute la série, mais j’ai toujours du mal à comprendre les avis dithyrambiques à son encontre… Personnellement, j’ai eu envie de lâcher au bout de deux épisodes ^^; !
A propos de Trigun: Alors j’ai vu ça il y a super longtemps, genre il y a plus de dix ans, un peu en même temps que Cowboy Bebop. J’avais trouvé ça hyper moyen à tous les niveaux: graphismes, chara-design, animation, histoires, humour. C’était un patchwork de tout et n’importe quoi, les personnages étaient carrément cliché, et puis oui Vash était lourd. Et à la moitié, on s’oriente vers quelque chose de bien plus noir mais… franchement, je ne sais pas si je la reverrais aujourd’hui, alors qu’à l’époque même où tout le monde en disait du bien, j’étais déjà très moyennement convaincue. Et puis la révélation quoi, WTF! Sinon, le personnage de Vash était le genre de héros vachement à la mode à l’époque, y’avait Ryo Saeba bien entendu, mais aussi et surtout un certain Kenshin qui a repopularisé le héros neuneu guignol qui « cache un passé tragique » …. Sauf que Vash quoi ^^; … Et puis le nom, j’imagine quand on mate le truc en français, on entend « vache » .
Ah oui, je suis bête… je n’ai pas pu continuer mon post. Je suis d’avis d’autres personnes, ça ne sert pas à grand chose de s’acharner si on s’est emmerdé sur une série plusieurs épisodes durant =/ avec des « tu verras ça prend de l’ampleur ». Sauf que, parfois, ça vient juste d’une question de goût … C’est dommage ce que tu dis sur Heat Guy J, cette série m’inspirait plutôt pour son design très Escaflowne (mon grand amour anime) et je crois que je vais faire l’impasse. Oui, ça ne sert à rien de s’acharner autant parfois (pas toujours bien sûr), on croule tellement sous les trucs à voir …