Décembre/janvier, c’est la période des bilans et des classements. Le marronnier au beau milieu des sapins. On voit fleurir dans la sphère moult posts récapitulatifs, nous expliquant avec plus ou moins d’à propos ce qu’il fallait lire et voir cette année, ce qui présente pour moi au moins un intérêt majeur : me rappeler qu’un de ces jours, il faudrait peut-être que je me montre un peu plus concerné par l’actualité. Sinon je vais continuer à être complètement largué dans les conversations sur IRC. Surtout en ce qui concerne l’anime : cette année, j’ai réussi l’exploit, quand même, de ne pas regarder une seule minute de Last Exile Ginyoku no Fam, Mahô Shôjo Madoka Magica, Mawaru Penguindrum, Panty & Stocking with Garterbelt, Redline, le Roi des Ronces, Steins Gate, Tiger & Bunny, etc. C’est à se demander à quoi j’ai passé mon temps.
à écrire des conneries oui bon ça va.
J’ai quand même un peu lu. Et même autre chose que des mangas par moments (par exemple en ce moment, je me tape la série des Aventures de Boro Reporter Photographe, par Franck & Vautrin, ça n’a rien de japonais, mais alors à aucun moment, et ça me fait le plus grand bien). Or, pour revenir à ce qui nous occupe, une bonne moitié des mangas que j’ai lus n’ont pas eu l’honneur d’une seule ligne du blog. Pour plusieurs raisons possibles :
1- la flemme, état quasi permanent de mon esprit, en toutes saisons ;
2- le manque de temps et d’organisation, qui fait que je passe vite à autre chose ;
3- l’angoisse de la page blanche, qui me saisit essentiellement face aux mangas les plus importants : que pourrais-je bien écrire de pas trop con ni banal au sujet de Black Jack, Nausicaa ou Gunnm, je vous le demande?
C’est donc à un bilan 2011 que je m’attelle à mon tour, quoi que j’ai pu laisser entendre auparavant au sujet de ce genre d’exercice. Eh oui. Et au moment de commencer, c’est-à-dire, comme à mon habitude, après trois bons paragraphes de remplissage d’introduction au minimum, la honte de ne pas faire original est doublée en pensant que je ne suis pas le premier à avoir eu cette idée : le bilan 2011 de rattrapage des mangas lus mais pas chroniqués.
Catégorie « je n’ai lu qu’un ou deux volumes alors je n’ai pas grand-chose à en dire mais je le dis quand même puisque j’en ai l’occasion »
Amanchu : comment décrire le plaisir que j’ai éprouvé à lire ce tome? Il s’y passe tellement rien, il y a si peu d’enjeu et de tension, et pourtant… J’ai été sensible à l’énergie, à la fraîcheur et à la poésie de cette historiette, et surtout à son univers rose cerisier et turquoise océan. Le plat pourrait être trop sucré, mais il est relevé par une pointe de piment. Si les tomes suivants ont le même goût, je pense que je vais y retourner.
Berzerk : Ze berk. Honnêtement, je n’ai pas adhéré à cet univers ultra-violent, sorte de Lodoss gore et soi-disant adulte, malsain et totalement invraisemblable. Passé l’intérêt strictement visuel d’un graphisme puissant, l’absence d’histoire crédible et l’enchaînement des massacres sans enjeu ne m’a laissé qu’ennui et nausée. Pour fans de Saw, et encore. Je passe.
Gen d’Hiroshima : Seulement un tome lu, acheté d’occase, et je me suis juré d’aller plus loin dans cette histoire. Est-il possible de raconter, dans un manga, l’indicible? Les images, insoutenables et pourtant essentielles, qui clôturent ce premier volume, prouvent que oui. Mais il est parfaitement vain de croire que quelques lignes suffisent à lui rendre justice. Peut-être, quand j’aurai lu la série complète, serai-je plus inspiré. J’espère.
Le Roi Léo : J’ai offert les trois tomes de l’édition Kazé à mon fils, et ça lui a moyennement plu. Il n’y est pas retourné. Je crois que je vais plutôt lui dégotter les DVD, à son âge c’est plus adapté. Faut reconnaître aussi que, même avec l’édition grand format (sens de lecture occidental), la lecture des petites cases remplies de texte est malaisée, et manque de rythme. Pour l’instant, j’ai arrêté en cours de route, mais j’y retournerai.
Naru Taru : J’ai trouvé les deux uniques tomes de la 1ère édition Glénat, stoppée en 2000. Le contexte de scandale plane encore sur le titre, et çà en pollue la lecture, bien plus intéressante que je m’y attendais. Des ados élus par des extraterrestres qui leur donnent une puissance phénoménale, voilà un thème archi-rebattu, mais Naru Taru va au bout de la logique (puissance=pouvoir de vie/mort), et aborde frontalement les enjeux sexuels. Difficile d’être séduit, mais la curiosité pousse à aller plus loin.
Parasite : Ce premier tome m’a emballé, grâce à une intrigue originale et à son traitement graphique bluffant : si le trait est limite impersonnel, il dérape constamment vers le bizarre et offre de grands moments de violence décalée. Les meurtres image par image ! La scène du chaton enterré vivant ! La chasse au lion dans un jardin public ! Si la violence de Berzerk m’avait juste lassé, celle de Parasite me trouble et me fascine. A creuser.
Step-Up Love Story : Soi-disant didactique et humoristique, ce manga ecchi est un sommet du nanar comme je n’en ai jamais lu, enchaînant les situations scabreuses sans émoustiller ni faire sourire. Une série d’histoires bidons et répétitives, où monsieur saute madame au lit matrimonial, à l’hôtel, dans la piscine, etc. Si encore les dessins étaient évocateurs… Mais avec des personnages aussi nunuches, c’est un vrai pensum. A oublier.
Catégorie « c’est un peu gênant d’en parler parce que j’aimerais bien en dire du bien, mais là trop tard je ne peux plus me défiler »
Icare : Ce one-shot est la preuve que la rencontre entre deux maîtres (Moëbius/Taniguchi) peut engendrer un navet absolu. Bon, j’avais oublié mais c’est fin 2010 que je l’ai lu, cf. mes commentaires laissés chez Ileca, que je reprends sans vergogne : « dessin souvent foiré et personnages au charisme digne d’une université d’été du medef » , « ne va nulle part, les péripéties s’alignant sans qu’on parvienne à s’y intéresser » , ok j’arrête.
Nanairo Inko : Dans le format et avec le style de Black Jack, mais sans le charme ni l’inspiration : ainsi peut-on résumer cette série d’histoires courtes avec un héros aussi original que le célèbre chirurgien couturé, cette fois un héritier fou de théâtre devenu voleur par vengeance (névrose?). Tezuka a le génie d’oser les synopsis les plus improbables (convoquer Shakespeare, Ibsen, Gorki et Camus dans un polar!), mais ici il a l’air de ne pas se passionner pour son propre personnage, assez moche il faut dire (les lunettes !). Le premier tome part bien, mais c’est vite répétitif. Dommage.
Orion : J’ai déjà assez dit à quel point Shirow était capable du pire et du meilleur, avec Orion je découvre qu’il est capable des deux à la fois. Là encore, le point de départ est riche d’un gros potentiel : un univers de space opera, où la technologie est intégralement remplacée par la magie (les vaisseaux volent grâce à des incantations, etc). Mais très vite Shirow se laisse porter par son péché mignon : un dessin tellement spectaculaire que l’histoire en devient inintelligible, et donc secondaire. Quand le talent est gâché par la facilité…
Catégorie « bof »
A la recherche du temps perdu : Encore un chef-d’oeuvre de la littérature à l’actif de cette intéressante collection Variety Art Works que Soleil nous propose en VF. Adapter Proust en manga, fallait oser, et le résultat se situe plus près de la réussite du Rouge et le Noir que des Misérables : une étude de moeurs et une chronique psychologique sensible, centrée sur les émois du narrateur. Le revers est que cela n’offre qu’un aperçu de la densité de l’original. Où est passée la réflexion sur l’art? Sur la politique? Reste un volume agréable à lire, dont le dessin, inégal, a le mérite de la sobriété.
L’Eau Amère : Recueil de nouvelles de la mangaka Kan Takahama, dont j’ai beaucoup apprécié Deux expressos. J’attendais peut-être trop de ce volume, et si j’y ai retrouvé le dessin gracieux, réaliste et sensuel de la mangaka, je n’y ai pas ressenti la même émotion – peut-être parce que Deux Expressos était un projet beaucoup plus personnel. Avec un ton plus objectif, plus distancié, L’Eau amère m’a fait l’effet d’un exercice de style, certes maîtrisé, et très joli, mais un peu vain.
L’Homme de la Toundra : Encore un recueil, et par un auteur habituellement remarquable, Jiro Taniguchi, de six récits ayant pour thème les rapports entre l’homme et la nature. Certaines sont réussies, notamment la première, adaptée de Jack London, et la dernière, dont la poésie est servie par la puissance du dessin. Les autres m’ont laissé dubitatif. L’ensemble se lit comme un beau catalogue de cartes postales. Voilà voilà.
Rahxephon : Je ne sais pas trop quoi dire au sujet de cette série en trois volumes seulement, achetée par hasard et lue alors que je n’ai pas encore vu l’anime. Je sais que c’est une adaptation, et dans le genre j’ai vu bien pire (Cowboy Bebop!) ; c’est plutôt bien dessiné, quelques planches sont même bluffantes, mais après? Récit expédié, aucune épaisseur et tendance au fan service : vite lu, sans déplaisir, et aussi vite oublié.
Utena : Pareil. Cinq volumes laissent à l’intrigue le temps de s’installer, de développer son originalité, et même de traîner un peu en route ; le suspense est réel, et pour mon premier shojo, je n’ai pas été trop déçu. Si le manga fonctionne, c’est probablement parce que l’adaptation de l’anime a été réellement supervisée par le staff de Be-Papas, mais ne l’ayant pas vu, et connaissant sa réputation de délire visuel, je suis resté sur ma faim. Il faudra que j’en réévalue la lecture, une fois cette lacune comblée.
Catégorie « j’ai commencé un brouillon il y a six mois mais je l’ai mis de côté parce que je ne savais pas comment dire à quel point ça m’avait plu, et au passage c’est un peu plus long comme titre de catégorie que juste bof »
A lollypop or a Bullett : derrière sa discrète couverture en noir et blanc, et avec la tranche teinte en rose ou en bleu selon le tome, A Lollypop or a Bullet a réussi à me donner des émotions aussi contradictoires que la tristesse, la joie, la colère et la mélancolie. Simultanément. Analyser un tel cocktail n’est déjà pas facile, mais cela devient vraiment la quadrature du cercle si on veut en rendre compte sans spoiler. Ne pas dire qu’il s’agit d’une tragédie. Ne pas dire que la fin, que je voyais pourtant venir, m’a choqué.
Ne pas évoquer le problème central de l’intrigue : la rencontre de deux souffrances. Ne pas dire que le bonheur, comme le malheur, sont d’autant plus brûlants qu’ils sont éphémères… Superbement dessiné par la mangaka qui a oeuvré pour Summer Wars, truffé de références auxquelles je suis sensible (Ascenseur pour l’Echafaud, My Bloody Valentine), j’ai adoré A Lollypop or a Bullet. Et j’aurais voulu être moins flemmard et lui dédier un billet digne de ce nom.
Catégorie « les titres que tout le monde a lus alors qu’est-ce que je pourrais bien écrire d’original à leur sujet »
Là je ferai tir groupé. Etant donné que chacun de ces titres mériterait des pages et des pages de savante exégèse, ou à tout le moins des comptes-rendus conséquents, je me contenterai de les évoquer pour terminer ce billet de rattrapage. Et puis, sans déconner, faudra bien que je trouve le temps nécessaire pour leur faire honneur. Avant les Sama Awards 2017, si possible. Black Jack, par exemple : monument? oui. Je n’ai encore pas la totalité des volumes (les deux tiers environ), et il est présomptueux de les lire d’affilée.
GTO : franche rigolade et personnage charismatique, des péripéties à chaque page, un bonheur de lecture. J’en suis à la moitié. En écumant les dépôts vente, je bien devrais finir par compléter ma collec’ sans trop de problèmes.
Gunnm & Gunnm Last Order : là aussi, il y a des choses à en dire. J’adore l’univers cyberpunk déjanté, les retournements de situation, la galerie de personnages et les outrances visuelles. Il paraît que ça peut se résumer à une suite de bastons avec des boss plus puissants à chaque tour ; peut-être, mais que c’est bon ! Et puis, voir comment un auteur arrive à mettre en place un univers de façon cohérente tout en improvisant son affaire, c’est du grand art. Chapeau.
Kenshin le vagabond : j’ai lu les dix premiers tomes, et à ma grande surprise, je n’ai jamais décroché, malgré la répétition de combats de sabres plus épiques les uns que les autres. C’est dû à une excellente caractérisation des personnages, bien campés, et au contexte historique, certes détourné dans un style shonen, mais basé sur des faits authentiques. L’histoire est captivante. Où cela va-t-il me mener?
Nana : grosse surprise aussi, passé l’effet repoussoir des couvertures girl power, qui m’ont longtemps fait hésiter, j’ai plongé dans un univers séduisant, aux personnages attachants et aux histoires addictives. En plus, c’est une mine d’infos et d’anecdotes sur la vie quotidienne, sans compter le charme de l’ensemble. Dès que j’en ai l’occasion, j’achète les tomes 11 et suivants.
Nausicaa de la Vallée du Vent : je ne trouve pas les mots… Dans ce paragraphe, ce ne sont pas les titres majeurs qui manquent, mais objectivement, Nausicaa est encore des coudées au-dessus du lot. Est-ce que j’ai lu de plus abouti à ce jour parmi toutes les catégories de manga? Le fait de ne pas avoir la réponse est déjà une indication.
One Piece : je ne me serais pas cru tenté d’en ouvrir un jour un volume, mais trouvés chez un mien cousin pendant mes vacances estivales, j’ai feuilleté avec un surprenant plaisir les cinq/six premiers tomes de la série. Bon, je ne saurais vous les résumer, parce que ça ne m’a pas non plus laissé un souvenir impérissable, mais je dois reconnaître avoir rigolé plus souvent que je le croyais. De là à ce que j’aille plus loin dans ma lecture, il y a encore de la marge. Ou alors, faut que je retourne là-bas pour de prochaines vacances.
Je m’aperçois que j’ai oublié de citer trois titres, tous du même auteur, que j’adore : Shigeru Mizuki. J’ai pourtant lu, cette année, Kitaro le Repoussant, NonNonBâ, et tout récemment acheté, Hitler, tous chez Cornelius. Mais justement : ceux-là, je me les garde pour un véritable, et je vous le promets, prochain billet digne de ce nom. Et puis, pour un bilan 2011, même de rattrapage, celui-là est déjà bien assez long.
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Il a quel âge ton fils? 8 ans? C’est un peu trop tôt pour lui mettre un livre de ce genre entre les mains. Le roi Léo, ça a beau être du Tezuka pour enfant, c’est à la fois d’un autre âge et d’une autre culture. Et il y a pas de couleur, c’est nul :p
Sinon je commanderais bien A lollypop or a Bullett.
Il a sept ans et demi, mais il est plutôt en avance en lecture. En ce moment, il me pique toutes mes bd « franco-belges », avec une préférence pour Gaston, Boule et Bill, Spirou, et Natacha.
Et dans un autre genre, Calvin & Hobbes.
En manga, il adore la série Manga Science.
En anime, il est fan d’Ulysse 31, de Sherlock Holmes (pré-Ghibli), des Miyazaki « jeunesse » (Kiki, Totoro, Ponyo), et là il vient d’adorer Kié la petite peste.
Ok, dans 12 ans il a son doctorat.
A son âge je tournais les pages des BD, je lisais pas.
Comme papa, il parle deux langues et sait lire couramment depuis la maternelle. Comme papa, il est nul en sports
S’il pouvait ne pas avoir le salaire de papa plus tard…
Berserk : « Pour ados fans de Saw, et encore. Je passe. » Wow
C’est de la dark fantasy Berserk, le Conan du manga. Mais rien à voir avec un truc d’ados attardés.
j’y vais peut-être un peu fort dans mes qualificatifs, mais le gore me pose problème, quand sa représentation se fait avec tant de complaisance. je retire le terme « ado » si tu veux, mais pas l’expression « fan de saw » .
et c’est un lecteur de Conan (les livres de Robert Howard) qui le dit.
Wouhou, merci de citer A Lollypop or a Bullet !
Nemo, fanboy dédié à la promotion de ce superbe manga o/
j’avais lu ton article, et avec d’autres avis positifs ça m’avait décidé à acheter le manga.
3- l’angoisse de la page blanche, qui me saisit essentiellement face aux mangas les plus importants : que pourrais-je bien écrire de pas trop con ni banal au sujet de [...] Gunnm, je vous le demande.
-> si tu savais comme je te comprend. Moi c’est encore pire : j’ai peur de « salir » Gunnm en écrivant un billet dessus qui lui rendrait pas hommage…
c’est le problème avec les chefs d’oeuvres. heureusement, il y a aussi les nanars, et là, on peut se lâcher dessus des pages entières !
Je vais faire comme si je n’avais pas lu les six lignes sur Berserk.
En fait si.
Pitié, trouve autre chose que Saw parce que Berserk est bien autre chose qu’un simple film pour étudiant en CAP Boucherie. On est largement dans une autre optique. Quand on voit la densité symbolique du titre, on se rend compte que c’est loin de n’être qu’un divertissement brutal ou un simple opportunisme – surtout quand on voit de quand ça date.
Tu as lu jusqu’où ? Il faut savoir que les trois premiers tomes ne sont pas la hauteur de ce qu’est Berserk (on se permet de les apprécier seulement après s’être tapé toute la série) et qu’il faut au moins avoir été jusqu’au 13 pour avoir eu un échantillon représentatif.
Si c’est le cas, ne pas avoir décelé un seul enjeu me fait douter de ton esprit critique que je sais pourtant ne pas être si défaillant. (Vieille litote pourrie.)
je préviens au-dessus :
Catégorie « je n’ai lu qu’un ou deux volumes alors je n’ai pas grand-chose à en dire mais je le dis quand même puisque j’en ai l’occasion »
le problème est que si une série de manga a besoin de 13 tomes (c’est toi qui le dis) pour proposer un échantillon représentatif, alors à quoi bon? et je vais persister dans la mauvaise foi, mais si les trois premiers (là aussi c’est toi qui le dis) ne sont pas à la hauteur, pourquoi ne pas avertir le lecteur sur la couverture : « attention série commençant à être bien à partir du 4ème tome » ? ayant la sale habitude de commencer les séries par le commencement, si je ne trouve aucun intérêt dans les premiers tomes, à plus forte raison s’ils me dégoûtent et me donnent envie d’arrêter, suis-je obligé de persister dans le fol espoir que ça me plaira un jour peut-être? ça me tombe des mains, et ben, j’ai pas envie de le ramasser. désolé si je ne peux juger que sur ce que j’ai lu.
« on se permet de les apprécier seulement après s’être tapé toute la série », je ne suis pas d’accord. j’ai pas les moyens d’être d’accord, y a d’autres titres qui me font de l’oeil pendant ce temps.
L’auteur reconnaît lui-même que les trois premiers tomes ne sont pas à la hauteur et c’est un lieu commun appuyé par nombre de fans donc ce n’est pas un jugement que j’ai inventé pour l’occasion.
Je sais bien qu’il s’agit de tes impressions et que le côté poussif de ton commentaire est voulu étant donné qu’il vient d’une série survolée, pouvant donc en tempérer l’impact, sauf que la comparaison avec Saw m’a fait l’effet d’une profonde injustice.
Si je te signale le cas des trois premiers tomes c’est parce que j’ai été moi-même (et d’autres de mes connaissances) rebuté la première fois bien que pas pour les mêmes raisons. Quand je dis « on se permet de les apprécier seulement après s’être tapé toute la série », la raison est qu’on leur reconnaît rétroactivement des qualités seulement après avoir adhéré à l’ampleur de Berserk. (C’était cynique.) La limite des 13 tomes correspond à la fin de l’arc du Golden Age qui correspond a la plus gros claque qu’il m’ait été donné de prendre en manga.
C’est un peu comme si tu m’avais dit que Gungrave c’est de la merde en en ayant vu que les trois premiers épisodes.
En fait, le quatrième tome démarre un long flashback qui laisse de côté les Apôtres pour un temps. C’est toujours gore mais la narration rejoint des thèmes plus classiques et moins rebutants.
Après, je ne cherche pas à te convaincre de continuer. Berserk est ultraviolent, malsain et c’est une des raisons pour laquelle j’adore cette série mais je me devais de réagir entre d’un côté Saw qui est un divertissement gore lambda (le premier est assez efficace sans plus n’empêche) et Berserk dont l’auteur reconnaît l’influence de Bosch et d’Escher et qui a gagné le Prix d’Excellence du Tezuka Osamu Cultural Prize.
Stoo.
je te remercie de ces précisions, c’est plus clair ainsi.
bon, mon a priori est multiple : j’ai du mal avec le gore, ET avec l’heroic fantasy en manga, ET j’ai encore le réflexe de me méfier des gros succès, ça fait beaucoup contre Berzerk. bref. mais le cas n’est pas désespéré : il y a encore quatre/cinq ans, c’est l’univers mana/anime presque entier que je rejetais.
s’agissant du « malsain », tout dépend. MPD Psycho j’ai pas pu continuer, plus pour des raisons éthiques que graphiques comme je l’ai dit – les mangas d’horreur j’aime assez (plus suggestifs qu’explicites tout de même – exemple : Junji Ito – Shintaro Kago c’est trop pour moi en revanche) – mais je viens de finir l’anime Texhnolyze, et si certaines scènes m’ont fait cauchemarder (au sens propre, hein) je reconnais que c’est beau et qu’il y a du sens derrière.
han, c’est salaud d’évoquer Escher et Bosch, c’est rien que pour me donner envie de réessayer. vilain va.
Je tiens à te prévenir que MPD Psycho et les mangas d’ITO sont de la blague par rapport à Berserk. MIURA s’est quand même donné comme objectif d’aller très loin dans le poisseux et les trois premiers tomes sont une balade de santé. N’empêche, l’arc de l’Age d’Or te donnera l’illusion du contraire puisque les Apôtres mettent du temps à arriver.
MPD psycho est quand même un manga exellent mais oui, Berserk est tellement supérieur ! Je t invite à lire ce que j ai écris dessus ^^’
En tant que fille qui a lu princesse Saphire dans sa jeunesse vers 12 ans et n’ait pas vraiment adhéré, je ne peux que comprendre ton fils qui n’a potentiellement pas apprécié Le Roi Leo. (trop lent, trop peu captivant, mou… Je suppose qu’à l’époque ça soulevait des questions, mais là…)
Hmm, j’aime bien jouer à « une personne, un manga à conseiller », il me semble évident qu’une oeuvre un minimum contemporaine le bottera plus pour passer au papier. (mes excuses si je cite des oeuvres que tu connais, je n’ai pas tout lu ici !) Et puis un enfant qui lis Calvin et Hobbes à 7 ans comme moi (et qui pourra jouir d’un niveau de lecture supplémentaire sur l’oeuvre quelques années plus tard), c’est d’autant plus stimulant !
Récemment, j’ai lu Koko, l’histoire d’un coq apprivoisé, par l’auteur du « Pays des cerisiers » (que celui-là, tu ne vas pas offrir à ton garçon, idéalement, mais que tu peux t’offrir) qui vient à Pompidou bientôt (Fumiyo Kono). Si ton fils se contente de BD humouristique, je pense qu’il peut tout à fait adhérer. Le manga était estampillé « mon premier manga, limite conseillé par J’aime Lire, je crois.
http://www.actuabd.com/Koko-Par-Fumiyo-Kono-Glenat-Kids (la tête de la chose)(C’est paru en 2005, j’étais persuadé que c’était plus vieux)
Sinon à cet âge, j’aimait bien les animaux et les dinosaures, et j’avais adoré Gon. (que j’avais pu lire dans ma bibliothèque locale de bon goût, comme Calvin et Hobbes !)
Je n’ai jamais lu Anima+, mais j’en ai toujours eu de bons échos comme étant un manga ayant un niveau de lecture assez accessible pour les plus jeunes, tout en ne perdant pas de valeur aux yeux des plus vieux. Mais je n’ai au final que l’avis de ces plus vieux là, donc je ne peux pas assurer son bon effet sur un jeune garçon.
J’espère que tu trouveras là de quoi insuffler ta passion à ton garçon !
Au dernière nouvelles, j’avais une camarade qui me disait que les mangas c’était « trop naif, avec des aventures sans fin, des filles naïves et des situations de défi de force sans fin » (des shonen, donc). Du coup je lui ai prêté Ikigami et elle me réclame la suite. Répendons le mangas \o/
(et la zone de texte de réponse de wordpress s’élargie au fur et à mesure, impossible de se relire au bout d’un moment, donc j’ai viré au bloc texte. Ptet un truc à corriger !)
merci pour tes précieux conseils! Gon, je l’ai repéré à la médiathèque, je ferai un essai. Fumiyo Kouno, j’aime beaucoup deux de ses mangas, le Pays des cerisiers que tu cites, et récemment, Une longue route.
J’espère avoir le temps de passer à Pompidou d’une façon ou d’une autre, il faut que je penche sur le programme.
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Autant pour moi mais je ne comprend pas ton commentaire sur Berserk !
Comment réduire ce chef d’oeuvre a un vulgaire manga gore ? La recherche des histoires des personnages y est poussé et parsemé d’éléments bouleversants qui entraîne le lecteur dans une véritable réflexion sur le recours à la force.
De plus l’histoire est excellente, le passé de Gutz est parfait et par le fait elle renforce ce sentiment d’incompréhension et de haine qu’il éprouve lorsque Grifith le trahi !
Plus loin que sa on peut s’interroger: qui est vraiment le méchant ? L’égoïsme de Grifith est il vraiment si étonnant et malsain ?
En bref ce manga, plus qu’un vulgaire seinen remplis de gore et de sex, est le miroir des émotions humaines les plus détestables qui nous ronge et qui font de nous quelqu’un que l’on qualifie de « méchant ». Mais finalement comment peut on prétendre que quelqu’un est « gentil » ou « méchant » ?
* De plus, je comprend que tu trouve que les scènes sont brutales et du coup sans intérêts. Pour moi au contraire elle donne ce côté fantastique que j apprécie beaucoup et tout simplement ces scènes évoluent en fonction de la manière dont elle sont perçue par le héro et cette dimension souligne l’évolution subjective du héro.
Bref contrairement à ton article, je considère Berserk comme mon 2ème manga préféré et je ne t’expose ici qu’une partie de ce que je pense de ce manga passionnant
ah oui encore une petite chose…
Cet auteur est un véritable génie et aborde toujours des sujets malsains ou tout simplement très interessant (comme l’idée de patriotisme, la mort et la sexulité par exemple) qu’il applique sur des enfants.
OUI. Continue Narutaru et lis par la suite Boccurano.
Après c est vraiment poignant et il faut pas être un grand sensible mais dieu que c’est profond et déroutant. Qui plus est dans Narutaru par exemple en plus des personnages, le style de dessin et les couvertures sont particulièrement enfantins ce qui contraste avec la trame de l’histoire.
Bref j’espere que tu liras et que tu consacrera un article un peu plus développer sur Narutaru ou Bokurano et Berserk